Déjà-Vu
Genre : Action
Réalisateur : Tony Scott
Synopsis :
Suite à un attentat meurtrier, l'agent de l'ATF Doug Carlin est engagé par le FBI pour démasquer le terroriste grâce à une technique d'investigation inédite.
Avis :
Grand plasticien du cinéma d’action, au point de parfois sombrer dans l’outrance la plus inconfortable, Tony Scott semble, avec Déjà-Vu, adoucir un peu ses moeurs visuelles, retournant au dynamisme polie de son manifeste esthétique qu’était Ennemie D’Etat. Après les points de vues satellitaires, le réalisateur bascule ici dans une tri-dimensionalité, faisant ainsi entrer, dans son récit de thriller-science fiction classique (un inspecteur tentant d’arrêter un terroriste) une espèce de video-surveillance augmentée. La captation du réel est donc accrue, et ne semble désormais connaître plus aucunes limites spatiale ou temporelle, nous renvoyant dès lors à ce fantasme du voyeur (il serait d’ailleurs intéressant de comparer ce film à Fenêtre Sur Cours d’Alfred Hitchock). Évidemment, placé sous l’oeil de Scott, ce texte prend les allures d’un blockbuster Hollywoodien, mais la justesse avec laquelle le réalisateur parsème son film de séquence spectaculaire lui permet de faire respirer son concept de voyage temporelle, soutenu par le charisme d'un Denzel Washington une fois de plus impeccable dans ses habits de chevalier blanc. Et c’est finalement en piochant dans tous les genres et en déployant magnifiquement sous nos yeux le paysage meurtri d’une Nouvelle-Orleans post-Katrina que Déjà-Vu parvient à construire une séduisant identité qui lui est propre. Il est cependant dommage que ce voyage soit ponctué de quelques incohérences (évidemment fort discutable compte-tenu de la base scientifique sur lequel repose le film) et que son méchant, parfaitement interprété par James Caviezel, soit affublé de concept moraux extrêmement trouble.
> Denzel Washington impeccable (comme d'hab quoi !) et une Paula Patton sublime
> Une réalisation, une photo et un montage efficace, propre et maîtrisé
> Un scénario un brin original et qui tient en haleine
> La musique d'Harry Gregson-Williams, qui dope chaque seconde du film
> Quelques incohérences
> Les motivations du terroriste nous laisse dubitatif
LA SCENE QUI TUE !
La palpitante poursuite passé/présent entre l'agent Doug Carlin (Denzel Washington) et Carol Oerstadt (James Caviezel), Tony Scott orchestrant ici une des séquences les plus réussies de sa filmographie.