Take Shelter
Genre : Drame
Réalisateur : Jeff Nichols
Synopsis :
Curtis LaForche est en proie à des cauchemars le mettant en scène, lui et sa famille, face à une tempête. Il décide alors d'emmnager et d'agrandir son abris anti-tornade afin de se protéger de cette menace qu'il pense imminente.
Avis :
Les festivals du monde entier ne s’y sont pas trompés : Take Shelter est réellement un des plus beaux films de ces dernières années. Allant à l’encontre des attentes générés par ce genre de script, Jeff Nichols, dont c’est le second long-métrage, prend ici soin de rendre ses personnages humains et relativement censés alors qu'il les plonge progressivement dans une déstabilisante torpeur. Curtis LaForche n’est donc pas cet illuminé que l’on croise parfois sur les routes apocalyptiques de Roland Emmerich, mais un simple chef d’équipe dans une sablière en proie à des hallucinations qui rongent sa perception du réel. Michael Shannon y apporte tout son talent d’acteur de composition pour donner naissance à ce personnage tour à tour inquiétant et touchant, épaulé par la sublime témérité de Jessica Chastain. Sur cette quête de vérite qui l'entraîne chez sa mère atteinte de schizophrénie depuis l'âge de 30 ans, et de stabilité psychologique, ou la frontière entre la réalité et ses projections mentales se fait de plus en plus mince, se greffe une peinture très fine de la classe moyenne américaine, ou les folies capitalistes assèchent les trésoreries, menaçant la stabilité des foyers et des petites entreprises. Une double lecture qui enrichit le propos d’un film qui n'est finalement jamais ennuyeux car ancré dans le mouvement perpétuel de son décors, ou la majestueuse beauté d’une réalisation à l’écoute des moindres soubresauts de la nature et des personnages se conjugue à la fantastique partition de David Wingo, nous enveloppant dés lors dans une ambiance métaphysique que l'on est pas près d'oublier.
> Le couple Michael Shannon/Jessica Chastain est impeccable
> La partition aérienne de David Wingo
> Un scénario qui ausculte aussi bien les maux de son personnage que ceux de la société
> La beauté renversante des paysages et des cauchemars
> Le rythme lancinant du film qui participe à son charme
> Rien
LA SCENE QUI TUE !
Le magnifique ballet orageux nocturne auquel assiste Curtis LaForche (Michael Shannon) au bord de l'autouroute. Grandiose !