Genre : Fantastique
Réalisateur : Tim Burton
Synopsis :
Deux siècles après avoir été transformé en vampire, puis enterré par Angelique Bouchard, Barnabas Collins sort de son sommeil et tente de redonner vie à la demeure et à l'entreprise familiale, toutes deux laissées en ruine par ses descendants.
Avis :
La soupe conformiste Alice Aux Pays Des Merveilles nous oblige dorénavant à nous méfier du penchant qu'a Tim Burton de vendre son âme au box-office (qui plus est qu’il nous avait déjà fait faux bond avec le remake de La Planète Des Singes). Si Dark Shadows, son nouveau cru, apparaît comme plus maîtrisé et plus personnel que ces précédentes incartades commerciales, il reste tout de même en dessous de ses plus beaux tableaux de maîtres. La tragédie macabre de la superbe scène d’ouverture, le générique accompagné par Night In White Satin, et le réveil sanglant de Barnabas Collins annonce pourtant le retour aux affaires de la cruauté et de la dramaturgie propre à Burton. Mais l'ethnocentrisme dont fait preuve le réalisateur et le scénariste autour de son acteur vedette au milieu du film met à l'écart tous les autres personnages. La rencontre de la noblesse d’esprit et le raffinement du XVIIIème siècle avec les névroses et le matérialisme du XXème siècle est bien là, faisant écho au dilemme artistique qui tiraille le cinéaste, entre consumérisme de masse impersonnel et élaboration d’une oeuvre original et unique, mais tout cela s’articule dans un vide narratif ou seul compte les mondanités et les gags d’un Johnny Deep pourtant moins excessif dans son jeu d’acteur. Son rythme, comme son propos, s'assèche donc, et il faudra attendre le final, grandiose, pour enfin voir revenir la folie qui animait jadis la filmographie de Tim Burton. En attendant, on pourra toujours profiter des magnifiques décors, du génie visuel du cinéaste, de l’excellente distribution (Michelle Pfeiffer, juste magnifique en matriarche), de l’acidité de certaines scènes, et de la très belle bande-son. Un cocktail qui permet, tout de même, de passer un bon moment.
> Un casting impeccable, surtout Johnny Depp qui évite d'en faire des caisses
> Des décors et une réalisation digne de Tim Burton
> Une excellente musique, qu'elle soit originale ou pré-existante
> Des touches d'humours qui font mouches
> Un scénario qui perd de vue ses personnages (la relation père/fils peu exploité)
> Le rythme s'essoufle vraiment en cours de route
LA SCENE QUI TUE !
La débordante folie du final opposant la famille Collins à la démoniaque Angelique Bouchard (Eva Green) et son armure de porcelaine qui se fissure progressivement au cours de l'affrontement.