Amistad
Genre : Drame
Réalisateur : Steven Spielberg
Synopsis :
Aux Etats-Unis, Un groupes d'esclaves africains sont jugés pour avoir assassinés les marins négriers suite à une mutinerie survenu sur La Amistad. Lewis Tappan et Théodore Joadson, deux journalistes abolitionniste mandatent Roger Baldwin, un jeune avocat de la ville, pour les défendre.
Avis :
Bien qu'ayant reçu beaucoup de nominations, Amistad s’est vu incendié par la critique pour sa naïveté. Si il y a effectivement une propension chez Steven Spielberg à sortir les trompettes en affichant un discours pétri de bonnes intentions (dans ce registre, la scène du "moi vouloir libre" en plein prétoire est vraiment too-much), et si son rythme est assez poussif et sa réalisation parfois étrangement terne, Amistad n’en demeure pas moins une oeuvre propre et, par moment, puissante. En exposant la complexité d’une affaire ou droit national et international s’entremêle dans les rouages plus ou moins indépendants de la justice américaine, le cinéaste met en question l'héritage laissé par les pères fondateurs de l’Amérique à leurs enfants, incarnés ici par deux journalistes abolitionnistes, l’un noir, l’autre blanc, un jeune avocat et par un député, ancien président des États-Unis et descendant directe d’un de ces fondateurs éclairés. C’est par des procédés certes naïfs (la religion amène systématiquement à la raison, les idées humanistes l’emportent toujours - le second procès apparaît d’ailleurs comme une simple formalité), mais néanmoins effectifs, le réalisateur expose sa foi en la justice américaine et en ses représentants. Un film de prétoire un peu trop enfermé sur lui même et son discours, mais disposant d’arguments suffisamment forts (musique sublime, composition graphique à tomber, écriture filmique brillante, interprétation magistrale) pour sensibiliser le spectateur à cette noble cause. Vient enfin cette épilogue, qui brise net cette naïve innocence, Spielberg démontrant alors que, même si il est habité par des idéaux nobles, il n’en oublie pas la fragilité et la brutalité de la vie.
> Une distribution exemplaire, avec une magnifique performance de Djimon Hounsou et un très bon Matthew McConaughey
> Une belle reconstitution de l'époque et des mentalités
> Les moments grandioses qui parsèment le film
> La photographie de Janusz Kaminski, la musique de John Williams et le montage de Michael Kahn
> Des élans humanistes très naïfs et parfois too-much
> Un rythme qui a tendance à régulièrement s'essoufler
> La réalisation qui accouche, par moment, d'images étonnamment plates
LA SCENE QUI TUE !
La sanglante mutinerie inaugurale sur La Amistad, ou le talent de Steven Spielberg éclate littéralement avec notamment ce plan divinement tragique sur la voile du bateau derrière laquelle un matelot se fait assassiner.