Invictus
Genre : Drame
Réalisateur : Clint Eastwood
Synopsis :
Le combat de Nelson Mandela au coté du capitaine des Springboks François Pienaar pour gagner la coupe du monde de rugby en 1994.
Avis :
Clint Eastwood revient, un an après Gran Torino, avec un biopic sur le combat de Nelson Mandela pour gagner la coupe du monde de rugby. Le meilleur film sur Mandela.
Clint Eastwood n'est plus ce jeune chien fou présent dans les westerns de Leone ou ce flic raciste des Inspecteur Harry. Depuis maintenant une petite vingtaine d'année, le monsieur s'est construit une réputation de fer dans le monde du cinéma et de la réalisation, et à acquis au fil des années et des films une respectabilité et une sagesse que peu de cinéaste réussissent à arpenter. Une sagesse qui trouve son alter ego chez Nelson Mandela (Morgan Freeman, impérial). Conspué, emprisonné, délaissé, ce misérable "rebelle" à su mettre de l'eau dans son vin pour revenir sur la place public. Une immense sagesse qu'il a mit au service de l'Afrique du Sud, son pays, sa maison. Eastwood et l'infini respect avec laquelle il dépeint ses personnages, pose cet homme en simple humain (contrairement à ce que l'on a longtemps pu observer dans certaines fictions), sans pour autant négliger son parcours atypique. Ce n'est pas un surhomme, d'ailleurs il ne se défini pas comme tel, mais un homme qui à transpiré, qui à souffert, qui a finalement trouvé sa voix et son espoir au travers de son ambition de voir, et de pouvoir un jour changer son pays.
Eastwood évite les lourdeurs des biopics. Il décrit avec naturel et avec authenticité les démarches de Mandela. Il ne fait pas un film sur le rugby, il fait un film sur le courage, la foi, l'audace. Cette coupe du monde du rugby, évènement apparemment sans gravité, sans conséquence, est au contraire le fil rouge de sa politique. Cette coupe du monde est l'occasion rêvée pour ce président de réunir noir et blanc, pauvre et riche, de briser les codes et les barriéres. Tout cela, tout les enjeux de cet évènement, nourrit par le cruel passé du personnage, le cinéaste l'imbrique avec brio dans son film. Aucune recherche esthétique (mise à par l'intense match de rugby final, filmé au plus prêt de la chair et des corps), aucun embellissement de son acte (mise à part à la fin). Il montre la dureté du combat mené par Mandela pour obtenir une union des forces, que cela soit dans son camp ou dans chez l'adversaire. Cela n'a visiblement pas été facile tous les jours, et Eastwood le montre bien avec ses codes. Mais, au final, c'est une belle leçon d'humanité et humilité que nous offre le grand Clint.
Quand l'authenticité d'Eastwood rencontre l'humilité de Mandela, ça donne Invictus, un chef d'œuvre qui pousse encore plus loin le talent du cinéaste.