Backdraft
Genre : Action
Réalisateur : Ron Howard
Synopsis :
Quelques années après la mort de son père, sapeur pompier à Chicago, Brian McCaffrey intègre finalement la brigade des pompiers de la ville que dirige son frère ainé, Stephen.
Avis :
Ron Howard nous livre en 1991 un film sur les pompiers qui deviendra culte. Backdraft est donc un film d'action efficace mais pas sans défauts.
Tout commence avec la mort du père de deux petit trous du cul (sortez les Kleenex !). L'un d'entre eux, Brian, à d'ailleurs eu le privilège d'assisté à la mort de son paternel avec, en prime, sa photo sur le journal. Une petite quinzaine d'année plus tard, on découvre que le souvenir du défunt père reste toujours présent dans les mémoires. Pourquoi ? Parce que le petit Brian, fraichement promu pompier, est devenu célèbre grâce à cette photo, et que celui ci à les foies quand il approche d'un gros feu. Et ce n'est pas son lieutenant de frère, irascible et impétueux, qui va l'aider à faire le deuil. Backdraft fixe son histoire sur le désir des enfants de reproduire le chemin de leurs modèles et de faire honneur à une tradition familiale. Ici, Ron Howard nous expose une belle petite histoire familiale correctement ficelée, mais qui est parfois un peu trop encombrante et à la limite du prêchi prêcha niai (les gros sabots des valeurs familiales). On évite heureusement la double peine de la romance trempé dans l'eau bénite, la seule prétendante possible de Brian n'est autre qu'une belle courge aux dents longues, assistant un ignoble candidat au poste de maire juste pour montrer au monde qu'elle existe. Heureusement aussi, le film explore parfaitement tout ce que l'on peut trouver de plus palpitant dans ce métier, comme rencontrer un siphonné du bocal expert en explosif. Cette partie amorce d'ailleurs un tournant intéressant dans le récit, lui donnant un coté thriller plutôt bienvenu (même si le personnage de Ronald Bartel n'appelle pas à une vertigineuse profondeur psychologique). Et cette peinture d'un métier rarement sous les feux des projecteurs au cinéma respire l'authenticité, Ron Howard captant parfaitement cette esprit de groupe qui soude les pompiers (la punchline d'anthologie "si tu tombes, on tombe"), ainsi que cette faim d'adrénaline qui devient, pour certains, une drogue dure.
Mais l'atout majeur de Ron Howard et de son film, c'est de personnifier le feu d'une bien jolie manière. Les flammes lèchent littéralement l'objectif de la camera, la plaçant comme un ennemi à part entière, qui attaque souvent par derrière (d'où l'expression "avoir le feu au cul"). Par contre, cet espèce de grognement, ralliement accolé à chaque apparition du feu donne un coté artificiel et gâche l'effet de terreur suscité par les images. Ron Howard fait d'ailleurs très peu appelle aux effets numériques, préférant ici la bonne vieille méthode de la reconstitution en plateau. Alors, en plus d'avoir des vraies flammes, des véritables explosions, les cascades et les scènes d'action sont d'enfer et hyper-tendues, ce qui rend les scènes d'autant plus palpitantes. La séquence finale est d'ailleurs brillante de réalisme, la camera de Ron Howard nous plaçant systématique au cœur de l'action et des explosions. Sans compter un bon casting, réunissant de belles gueules, comme Kurt Russel qui fait du... Kurt Russel, un Robert DeNiro qui fait du... DeNiro et un excellent Donald Sutherland qui fait du... Hannibal Lecter, interprétant un pyromane dont l'acuité n'a d'égal que sa folie destructrice. Mais ce casting comporte sa faille (il en faut bien une sinon c'est pas drôle !) : William Baldwin qui fait du... William Baldwin (avec sa palette d'expression aussi grande que les jambes d'un cul-de-jatte).
Backdraft est un film d'action qui mérite d'être vu car c'est l'un des seuls bons films sur les pompiers et que c'est bougrement efficace. Mais le film n'est pas un monument pour autant, à cause d'un récit bon enfant et son acteur principal peu convaincant.