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Cinema By Night
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11 septembre 2010

Tête De Turc

T_te_de_Turc

Genre : Polar

Réalisateur : Pascal Elbé

Synopsis :

Bora, jeune turc vivant en banlieue, participe au lynchage d'un médecin et lance, sur sa voiture, un cocktail molotov. Prenant conscience de son acte, il part aider le médecin.

T_te_de_Turc_2


Avis :

Premier film de Pascale Elbé réalisateur, il s'attaque avec Tête De Turc au problème au combien fragile et tendu des banlieues et des sa population.

Ce premier jet, cette première incursion de ce gentil bonhomme qu'est Pascal Elbé sur le siège du réalisateur promet au cinéma français de bel œuvres. Son premier film, bien qu'imparfait, pose déjà les bases d'un futur cinéaste sérieux, sincère, authentique, un peu comme le sont aujourd'hui Eastwood et compagnie. Il brosse ici un portrait certes pas très glorieux mais juste d'une banlieue, un peu comme le fait Ben Affleck avec Boston. On sent que rien n'est inventé, que tout est vraisemblable, réaliste, avec ses personnages prisonnier d'un univers pseudo carcéral qui s'impose à eux. Bora, jeune adolescent sourd qui tente de se fondre dans le moule de la "racaille", de ceux qui font l'actualité, sans vraiment prendre conscience de ses actes et de leurs conséquences. Sibel, la mère de Bora, qui cravache comme une âne pour garder ses deux enfants auprès d'elle, leur évitant d'aller chez les "barbus" comme elle dit. Et puis il y a les deux frères, Atom et Simon, aux rapports assez tendus. De ses personnages émergent alors une vision bien spécifique de la banlieue, qui rend le film extrêmement nuancé, sans véritablement prendre parti. Sibel, qui vénère la médaille du courage remise à son fils, qu'elle reçoit aussi comme le résultat de son obstination à donner une éducation convenable à ses enfants et qui sera peut-être la porte de sorti tant rêvé. Puis il y a cette formidable confrontation entre Atom et Simon, entre l'épée et le livre, la force et la négociation. L'un pense qu'il faut pas relâcher la pression, l'autre qui propose plutôt le dialogue. Qui a raison, qui a tord ? C'est au spectateur de décidé, à moins qu'il ne soit dans un entre-deux. En tout cas, le réalisateur sait livrer des pistes de réflexion et les outils qui vont avec.

Face à cela, et à la brillante prestation de l'intégralité du casting (de Pascal Elbé au jeune Samir Makhlouf, en passant par Valerie Benguigui et surtout la splendide Ronit Elkabetz), le film contient quelques petits accrocs inhérent à la majorité des premières réalisation. Tout d'abord, le film aurait mérité un rythme moins haché, beaucoup plus souple et posé. Les séquences s'enchainent vraiment trop vite, ce qui évite à la passion et à l'émotion de s'installer durablement chez le spectateur. De plus, quelques effets de transitions (fondu au blanc, par exemple) surligne trop le passage à une autre séquence et, du coup, une rupture émotionnelle se créer. De même que ces effets ne traduise pas une échelle de temps constant puisque, à la fin du métrage, on ne sait pas trop combien de temps s'est écoulé. Ensuite, autre inconvénients : les personnages qui se perdent dans le film. Si Elbé garde en tête son quatuor de tête, il délaisse certains personnages (la voisine de palier, les parents d'Atom et Simon, le devenir de Atom) ou voir leur donne aucune épaisseur (le veuf incarné par Simon Abkarian est ici relayé en simple dommage collatéral, rôle outil pour le final, la maire). Cela n'empêche pas réellement le récit de séduire ou d'avancer, mais il aurait mieux valu prendre une vingtaine de minute (surtout que le film ne dure que 1h27) afin de les développer d'avantage.

Tête de Turc est donc un bon premier film réussit, plein de promesse, mais également avec des maladresses. Il en reste pas moins un film sincère sur un problème de société complexe.

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Commentaires
2
A Eelsoliver et Borat : tu n'est pas obligé d'en faire une priorité, bien que cela reste un film honorable.<br /> <br /> A Mymp : Je ne connaissait pas Ronit Elkabetz mais franchement, elle ne m'a pas irrité une seule seconde. Après, c'est un premier film, il est pas obligé d'être parfait. Mais pour m'a part, j'ai accroché.<br /> <br /> A Phil : Un film effectivement bon, qui a des qualités mais aussi des défauts.<br /> <br /> A Selenie : Je vois que nous sommes sur la même longueur d'onde. La fin est effectivement assez mal conçue. Rien que le fait de (SPOILER) ne pas savoir la durée d'incarcération de Bora est assez étrange. Mais bon, le Elbé évite de positionner systématiquement les banlieusards en victime, ce qui est pas si mal.
S
Ca sentait bon la démagogie et le manichéisme... C'est le premier bon point Pascal Elbé évite cet écueil. Il dénonce mais tape juste. Mention spéciale aux femmes que sont les magnifiques Florence Thomassin et surtout Ronitz Elkabetz. Le film est prenant avec un bon suspense même si on est loin du thriller promis, c'est juste un film policier teinté de social. Deux bémols ; d'abord le fait que le veuf (Simon Abkarian génial, trop court) confond le médecin avec le flic alors que ce dernier tient une arme et vient de tirer juste devant lui ?! Il ne trouve pas ça bizarre une seule seconde ?!... Et lorsque le jeune quitte la prison sa mère et son petit frère ne sont pas là, bizarre ?!... Un bon film, réussit et maitrisé dommage que la fin nous laisse un goût amer.
P
assez d'accord avec toi, j'avais trouvé ça pas mal du tout... bien que manquant un peu de quelque chose...
M
Complètement raté pour ma part. Rien ne fonctionne, et même Ronit Elkabetz, dont je suis fan, a même réussi à m'énerver dans son sempiternel rôle de femme forte.
B
Mon cinéma a passé une tonne de fois la bande annonce et placardé des affiches partout; mais pas de film au final. Inadmissible. J'ai vu qu'il était sortit en BR, mais ce n'est pas une priorité.
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