Collateral

Genre : Thriller

Réalisateur : Michael Mann

Synopsis :

A Los Angeles, Max, chauffeur de taxi, fait la rencontre de Vincent, ignorant totalement que celui ci est un tueur à gage. Max est alors contrait de conduire son client à travers la ville afin d'executer son contrat.

---

Avis :

Après avoir offert au thriller journalistique ses lettres de noblesse avec le somptueux The Insider, et livré un honorable biopic sportif sur une des plus impressionnantes figures de la boxe (Ali), Michael Mann retourne, dix ans après son premier succès (Heat), sur les vastes étendues urbaines de Los Angeles avec Collateral. Ce polar nocturne, très simple en apparence, à quelque chose en lui, un "truc" qui fait qu’on est instantanément transporté dans une autre dimension que celle du spectateur face à un film. C’est peut-être ce ralenti inaugural sur un Tom Cruise poivre et sel qui sillonne le hall de l’aéroport, ou peut-être le choix de Hands Of Time qui sublime le "simple" voyage en taxi d’Annie, ou juste ces images d’un Los Angeles qui, enveloppé dans sa sublime robe de lumière, se trouve magnifié sous l'oeil du réalisateur. Cette beauté résonne chez le spectateur comme le groove du standard de Groove Armada. Une divine alchimie esthétique et musical qui résonne également dans ses personnages, des paumés d'une société de consommation ou le travail vient soumettre l’existence des hommes dont les rêves s’échouent quelque part sur les berges de cette cité tentaculaire. L'aliénation de l’individu par le système et par son mode de vie, ce règne animal qui régit nos sociétés dite civilisées, cette conscience de n’être qu’une goutte parmi tant d’autres dans cet océan et d'une vie trop vite gâchée : des thèmes profonds qui ont cimentés le cinéma de Michael Mann depuis toujours et qui trouve ici leurs échos dans ce polar crépusculaire magistralement emballé, rythmé par de sublime passes de dialogues, marqués par des scènes d’une hallucinante virtuosité formelle et mené par deux acteurs en état de grâce. Un bijou.

> Une distribution impeccable, dominé par l'excellent duo Tom Cruise / Jamie Foxx

> Une réalisation époustouflante

> Une intrigue plus profonde et subtile qu'elle en a l'air

> La sublime photographie signée Dion Beebe et Paul Cameron

> Une bande-son qui magnifie chaque étape du film

> De mon point de vue, je n'ai strictement rien à lui reprocher

LA SCENE QUI TUE !

Le jeu de cache-cache qui se joue dans une boite de nuit Coréenne entre Vincent (Tom Cruise), Max (Jamie Foxx), le FBI et les hommes de main du propriétaire, se clôturant sur une fusillade d'anthologie.

Comments

[borat8]

Comme bon rôle de Jamie Foxx, il y a également Ray où il est énorme. Pour Miami Vice, je ne préfère rien dire car il est sous-exploité et le film est d'une nullité affligeante!

[2flicsamiami]

La qualité de chef d'oeuvre est purement subjectif dans ma chronique parce que je suis tomber amoureux du film, de son ambiance (visuel et sonore) et que je suis aussi un très grand fan de Mann. Je comprend tout à fait que l'on ne considére pas Collateral comme un chef-d'oeuvre, mais au moins nous sommes d'accord sur ses qualités, notamment l’interprétation (Jamie Foxx est vraiment loin d'être un mauvais acteur : Ray, L'Enfer Du Dimanche, Collateral, Miami Vice ou même le très moyen Que Justice Soit Faite sont autant de film qui lui ont permis de dévoiler une qualité de jeu vraiment exceptionnelle, il est loin du rappeur acteur au jeu superficiel).

[jamesluctor]

Vu, et en effet le thriller tient la route, avec une vision assez hype de la nuit en grande ville (musique sympathique à l'appui) et un duo de personnages qui fonctionne. Jamie Foxx m'a beaucoup surpris avec un jeu sérieux et juste, à 1000 lieues du navet Furtif sur lequel j'avais basé mon jugement. Quant à Cruise, il brise assez bien son image et réussit à rendre son personnage attachant, même si bourré de contradictions... Après, rien de très innovateur dans la formule, mais le film fonctionne à bonne allure et les dialogues sont bien écrits. Très bon film, c'est clair, même si je suis encore un peu dubitatif pour le "chef d'oeuvre".

[2flicsamiami]

Le Umas : Le mieux, c'est de s'arrêter là avant d'être interné :)



Zogarok : C'est toi qui voit :)

[Zogarok]

Oui, dans l'abstraction formelle ou la kitscherie "humaine"... Je refuse -question de sensibilité sans doute, j'en ai conscience- de parler de "profondeur", de "réflexion" pour Mann, même pour Collateral ; tout ça reste bien plat, c'est beau mais c'est neutre - c'est du Ferrara anesthésié finalement.