Cloclo
Genre : Biopic
Réalisateur : Florent-Emilio Siri
Synopsis :
La vie de Claude François, de sa jeunesse en Egypte jusqu'à sa fastueuse carrière de chanteur et de businessman.
Avis :
Le nom de Florent Emilio Siri est désormais suffisant pour rassurer les spectateurs. Fort d’une solide filmographie (Nid De Guêpe, Otage et surtout L’Ennemi Intime), le réalisateur lorrain (un peu de chauvinisme régional ne fait jamais de mal) se permet aujourd’hui d’engloutir un gros budget dans un très ambitieux biopic consacré à Claude François. Mais l’enveloppe confortable dont il dispose, ainsi que les pressions historiques et iconographiques qui gravitent autour de ce personnage, n’ont pas eu raison de sa sensibilité artistique. C’est donc avec une efficacité et une "inventivité esthétique" extrêmement rare dans la production française actuelle que le réalisateur met en scène Cloclo, abordant la vie du chanteur sous l’angle du thriller (en témoigne cette filature dont on n’oserait imaginer son existence dans un biopic sur un chanteur populaire). C’est donc fort d’une éclatante réalisation (qui s’approche parfois dangereusement de l’exercice de style) que Siri dépoussière les codes visuels du genre, construisant son écrasant récit au rythme des standards du chanteur (qui ouvre la porte à d’entrainant «effets-clip»). Il conserve également une objectivité et une impartialité autour de la figure de Claude François, expliquant sans jamais excuser son égotisme et son irascibilité de businessman megalomaniaque. Mais si plastiquement, le film se révèle irréprochable, le jeu d’acteur de Jérémie Renier, aussi brillant soit-il, tombe parfois dans l'excès, la poignante musique originale d’Alexandre Desplat sur-dramatise à l'excés certaines scènes, et l'intêret à parfois tendance à s'affaisser durant les 2h30 que compte le métrage. Ceci étant, Cloclo reste un biopic fort recommandable, et est sûrement la rétrospective la plus complète et la plus objective que l’on puisse livrer sur cette bête de scène qu'etais Claude François.
> Les épatantes performances physiques de Jérémie Renier et un Benoit Magimel méconnaissable en Paul Lederman
> L'éblouissante réalisation de Florent-Emilio Siri
> Une parfaite retranscription de la folie Cloclo qui baignait cette époque
> L'objectivité dont fait preuve Siri et son co-scénariste, Julien Rappeneau
> L'enorme plaisir de découvrir (17 Ans) ou re-découvrir (Comme D'Habitude) des tubes de Claude François
> Jérémie Renier, qui frôle plus d'une fois la parodie (surtout au début)
> Aussi maîtrisée soit-elle, la réalisation use et abuse de certains effets (notamment le plan séquence)
> Quelques baisses de régime
> La musique d'Alexandre Desplat, qui sur-ligne trop l'aspect dramatique de certaines scènes
LA SCENE QUI TUE !
Ce court plan séquence ou la caméra de Florent-Emilio Siri traverse la vitre d'un studio d'enregistrement, le tout doublé par un divin jeu sur le son.