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Cinema By Night
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28 décembre 2009

La Guerre Des Mondes

La_Guerre_des_Mondes

Genre : Science-Fiction

Réalisateur : Steven Spielberg

Synopsis :

Des vaisseaux extra-terrestre surgissent du sol, semant la mort et le désespoir dans le monde entier. Ray Ferrier et ses deux enfants tentent alors de fuir cette menace.

La_Guerre_des_Mondes_2


Avis :

Difficile de faire un remake d'un classique du genre. Pourtant, Spielberg se retrousse les manches et s'attèle à l'adaptation de La Guerre Des Mondes de H.G. Wells. Avec ce film, le réalisateur renoue avec sa passion pour les extra-terrestre, et accouche d'un film brillant mais mal interprété par bon nombre de spectateur. Explication.

Durant une bonne heure et demi de métrage, Spielberg adopte une vision noire de l'invasion extra-terrestre. Après avoir magistralement posé les bases de son intrigue et imposé ses personnages, Spielberg enclenche l'intense compte à rebours qui va mener cette famille scindé à se décomposer. Cette guerre de deux mondes provoque ce cisaillement des individus, la rupture idéologique, confrontation de deux mondes au sein du monde. D'un coté, l'on à le pessimiste et réaliste Ray Ferrier (excellent Tom Cruise) qui ne semble plus se faire d'illusion sur ces rapports entre lui et ces enfants, ainsi que sur son manque cruel d'autorité envers eux. De l'autre, Robbie Ferrier, le fils, qui ne voit le monde que par la vision Hollywoodienne que l'a société en fait : héroïsme, bravoure, optimisme, patriotisme. Deux vision du monde qui se confronte, qui se détériore au fil du film. Au terme de cette longue mais captivante partie, le cinéaste donne de plus en plus raison à Ray : décadence de l'humanité au bord du gouffre, la folie, le meurtre. Ce postulat lui permet également de prolonger son travail sur le génocide et sur la mécanisation de l'extermination. La réalisation est excellente, les séquences chocs abreuvent le film d'une implacable virtuosité (la magnifique séquence du ferry) et l'atmosphère noire du film est parfaitement relayé par la musique de John Williams ainsi que par la sublime photographie de Janusz Kaminski.

Mais le film réserve une toute autre surprise : sa fin. Certains y verrons une fin bâclée, sans surprise, et fermée par un happy-end qui s'emboite assez mal avec le reste du film. Sauf que Steven, par cette fin brutale, permet d'appuyer sa critique du système Hollywoodien ainsi que sa vision du cinéma. Alors qu'il donnait jusqu'alors raison au personnage de Ray Ferrier dans sa vision du monde, Spielberg décide, par une pirouette subtilement visible (Tom Cruise semble se réveiller d'un cauchemar en arrivant à Boston) de changer le ton du film, pour le rendre plus Hollywoodien. Spielberg joue donc délibérément avec le code du cinéma, comme l'avait fait Murnau en son temps avec Le Dernier Des Hommes, en remplaçant une optique réaliste par une optique plus cinématographique. Le cinéaste rétablit donc, en quelque sorte, une vérité sur la nature profonde de son métier : sa Guerre Des Mondes n'est, au final, qu'un film de science-fiction et que la vision Hollywoodienne du monde n'est en aucun cas le reflet de la réalité.

La Guerre Des Mondes est donc un excellent film de science-fiction, qui n'a pas peur de dérouter son spectateur en fin de parcours. Un classique du genre.

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Commentaires
B
Si la première partie est géniale,à partir de l'apparition de Robbins non seulement on s'ennuie mais on comprend pas trop.
2
Merci de ton commentaire et d'avoir proposer une version différente de la fin.<br /> Pour Robbie, Spielberg le fait réapparaitre dans le cadre d'une fin Hollywoodienne puisque, comme je l'ai souligné dans l'article, il en est l'emblème durant tout le film. <br /> Hollywood triomphe toujours (dans les films en tout cas).
M
Si je suis, bien évidemment et tu le sais, d'accord avec toi sur la puissance de ce film, en revanche ton analyse sur la fin du film est en désaccord avec la mienne. Pour ma part, Spielberg commet tout de même un faux pas en faisant réapparaître, dans l’épilogue, le fils miraculé après avoir plus que suggéré sa mort. Si le héros du livre retrouve sa famille comme Ray retrouve la sienne dans les toutes dernières minutes du film, pourquoi s’abaisser à une pure convention de happy end en laissant la vie sauve à Robbie ? La réappropriation de sa famille (car le film parle aussi - essentiellement ? - de ça, contrairement je pense à une idée de "décomposition") a été entérinée bien avant, il n’était pas besoin de faire revenir Robbie pour le comprendre, et cette réappropriation passait, s’appliquait justement du fait de ce "sacrifice" par lequel elle acquérait toute son essentialité et toute sa symbolique. Figure cinématographique interrogeant le métier de Spielberg ou simple diktat commercial, mon cœur balance même si la deuxième option me semble plus judicieuse.
2
La fin fait débat car elle est vraiment totalement hors du climat instauré par Spielberg durant tout le film. Moi même, le première fois, j'ai vraiment été dérouté. Puis, en réfléchissant, et surtout grâce à un film que je cite dans la critique, je me suis construit une autre lecture de cette fin. Mais je n'exclue pas la première lecture. Seul Spielberg à la réponse à cette question.
E
j'ai été assez déçue par cette version de la Guerre des mondes. Je vois que la fin fait débat dans les commentaires... personnellement, je la vois vraiment comme une happy end et je n'ai pas accroché du tout. D'un autre côté, ton interprétation de cette fin se tient, même si je ne l'ai pas appréhendée de cette façon.
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