L'Inevitable Catastrophe
Genre : Catastrophe
Réalisateur : Irwin Allen
Synopsis :
Des abeilles tueuses venues d'Afrique migrent vers les États-Unis, tuant des milliers de personnes et causant des dégâts considérables. Chargé des opérations afin d'endiguer cette invasion, le Docteur Bradford Crane doit également affronter un général récalcitrant.
Avis :
Réunir une prestigieuse affiche dans un film catastrophe : telle était l'ambition d'Irwin Allen, producteur et réalisateur qui s'est spécialisé dans le film catastrophe depuis le succès retentissant de sa première production, L'Aventure du Poseidon, en 1972. Mais cette vague s'est vite éventée et l'Inevitable Catastrophe devient le premier gros échec commercial du genre. On comprend non sans mal la cause de ce naufrage quand on constate de l'enormité des passages dialogués. Mais quelle mouche a bien pû piquer Allen pour avoir ainsi plomber son film par des tunnels de dialogues ronflants ! Beaucoup trop nombreux et trop longs, ceux ci ont bien du mal à nous tirer de la torpeur et à tenir sur la durée. Pourtant, ce n'est pas faute de mettre de la conviction à travers une belle galerie de personnages, monochromes mais attachants, ainsi que quelques effusions verbales chargées de venin entre le flegmatique Michael Caine et l'imposant Richard Wirdmark, accompagné d'un Henry Fonda qui, du haut de ses 73 années, a encore bon pied bon oeil (enfin... il est quand même dans une chaise roulante le gars). De même, le récit, en forme d'escalade vers la reddition, ainsi que cette intelligente remise en cause du pouvoir de la science et de la force de frappe militaire est fort intéressante et jouit d'un capital sympathie énorme encore aujourd'hui. Mais, de l'autre coté, l'interprétation très théâtrale de certains seconds couteaux (un grand merci à Olivia de Havilland, qui semble jouer du Shakespear à chaque apparition), des ellipses extrêmement maladroites et des incrustations kitschissimes font retomber le soufflet. Heureusement que les attaques d'Apoidea sont suffisamment bien menés pour séduire le spectateur. Sans ça, on aurait tenu là majestueux nanar.
> Le délicieux bras de fer entre Michael Caine et Richard Widmark
> Les attaques d'abeilles, plutôt crédibles
> La pertinente réflexion autour du scientisme et du militarisme
> Le récit, assez pessimiste dans l'ensemble, a de quoi convaincre
> Les incrustations tellement kitsch qu'elles feraient passer Michou pour un dandy à la mode
> L'intérprétation de Olivia de Havilland riche en cholestérol
> Des tunnels de dialogues parfois interminables
> Des ellipses maladroites rendant enfin possible la télèportation d'acrices
> Katharine Ross, première actrice à pouvoir être à deux endroits différents sans que cela ne choque ses camarades de jeu
LA SCENE QUI TUE !
Le docteur Crane (Michael Caine) tente de soigner la psychose d'un jeune garçon qui a vu ses parents se faire attaquer par des milliers d'abeilles. En plus d'être laide, cette incrustation d'un autre âge prouve également du cruel manque de confiance qu'accorde le réalisateur à l'imaginaire du spectateur. Malheureusement, cette astuce ne reste pas sans lendemain dans le film.