Harry Brown
Genre : Thriller
Réalisateur : Daniel Barber
Synopsis :
Suite à la mort de sa femme, Harry Brown, ancien marines retraité, mène une vendetta contre les jeunes délinquants responsables de la mort de son ami.
Avis :
Produit par Mathew Vaughn et réalisé par Daniel Barber (dont c'est le premier long métrage), Harry Brown s'incrit dans la lignée des "vigilantes movies" old-school de haute volée. Situant son action dans une cité du Royaume Uni, le film ne révolutionne pourtant pas le genre. C'est donc ici sans surprise qu'un vieux briscard, voyant son univers se déliter sous la pression des délinquants qui peuplent son quartier, décide de prendre les armes afin de venger le meurtre de son ami. Il n'y a donc rien de bien nouveau sous le soleil, mais est ce que cela fait pour autant d'Harry Brown un mauvais film ? Point du tout puisque il joui d'abord d'une réalisation ultra maîtrisée et possédant beaucoup de caractère. Alors que, bien souvent, les jeunes réalisateurs sont tentés par une mise en scène caméra à l'épaule, Daniel Barber opte lui pour des plans posés, très bien cadrés, qui ne laisse aucunement la place au débordement (alors que les nombreuses effusions de sang étaient propices à faire basculer la mise en scène), dévoilant par là même la totale maîtrise du héros sur son environnement. Une esthétique qui trouve dans la photographie de Martin Ruhe une vraie force, alternant un pesant vert de gris à un jaune-verdâtre agressif qui marquera durablement la rétine. Le casting fait ensuite le reste. Si on comptait sur l'interpretation magistrale de Michael Caine qui, une fois de plus, frappe la pellicule de son charisme, la surprise vient belle et bien des jeunes acteurs, parfaitement crédibles physiquement dans leurs rôles de criminels de banlieue. Emily Mortimer parvient, quant à elle, à faire vivre un minimum son personnage, qui s'avère être pourtant assez difficile à imposer compte tenu de son inertie un brin agaçante. Harry Brown est donc une belle réussite, même si on aurait aimé que le sujet soit un peu plus creusé (notamment la psychologie du héros, un peu trop survolée).
> La réalisation parfaitement maîtrisé par le jeune Daniel Barber. Un jeune réalisateur à suivre !
> L'intérprétation reptilienne de Michael Caine, qui souffle magnifiquement le chaud et le froid face à une armée de jeunes acteurs tout aussi impressionnants
> La situation sociale dépeinte par le film est criante de vérité (surtout depuis les récents incidents qui ont ébranlés l'Angleterre)
> Des éclats de violence glaçants de réalisme
> Le personnage qu'interpréte Emily Mortimer, dont le calme devient agaçant (en même temps, c'est fait pour)
> Un manque de profondeur dans le portrait du héros
LA SCENE QUI TUE !
Harry Brown (Michael Caine) se rend dans le repère d'un dealer afin de lui acheter une arme à feu. L'angoissante ambiance visuelle et sonore déployée par le réalisateur rend cette scène véritablement anxiogène et très dérangeante.