Mon Beau Pére et Nous
Genre : Comédie
Réalisateur : Paul Weitz
Synopsis :
Gaylord Furnicker invite son beau pére, Jack Byrnes et sa femme pour l'anniversaire de ses enfants. L'occasion pour Jack d'épier son gendre et de mettre son grain de sel dans la vie du couple.
Avis :
Suite (et fin ?!) des aventures de la famille Furnicker et Byrnes avec cette fois Paul Weitz derrière la caméra. L'occasion de constater que la recette commence sérieusement à tourner.
Épuiser le filon jusqu'à son dernier souffle : voila la leçon à tirer de ce sympathique défilé de star. Pourtant, il l'a sentis venir le coup fumeux ce bon vieux Dustin Hoffman, qui décida, après lecture du scénario, de rompre avec cette saga... avant de recevoir un bon paquet d'oseille de la part du producteur. Il faut bien se faire une raison : les acteurs présents sont là pour ramasser la paie du mois, en assurant un minimum le spectacle. Tous exécutent donc leurs "one man/woman show", en commençant par ce qu'on appelle des "caméo" : Laura Dern en directrice d'école tellement sélective qu'elle ferait passé Hitler pour un gentil DRH, suivit par Harvey Keitel en chef de chantier pas commode, et clôturé par Jessica Alba en horripilante représentante de Viagra. Un dégrée au dessus, on retrouve cette planche de plastique Barbara Streisand et sa célèbre imitation du poisson ventouse (en même temps, quand on est tiré de partout, on peut pas en faire plus), le flamenco enflammé d'un Dustin Hoffman qui sent bas sérieusement les cacahouètes de son personnage, et Owen Wilson qui nous concocte un splendide numéro d'équilibriste dans son moule burne bleu ciel. Enfin, au sommet de l'Everest, se trouve Ben Stiller et Robert De Niro. Un duo qui n'a pas pris une ride, une mécanique comique de vieux couple englué dans la routine, et réglant leur compte "mano à mano" dans un immense jardin d'enfant. Mais, quoi que l'on puisse dire sur ce casting et sur leur motivations, toutes sauf artistique, on ne peut que le remercier de nous avoir gratifier de numéros distrayants.
L'histoire en elle même chlingue sérieusement le renfermé. Mon Beau Père et Nous, c'est le genre de récit construit sur des canevas de scénarios soigneusement entreposés dans les sous sols de la Paramount dans un carton marqué "à utiliser en cas de appétence extrême en billets verts". Vous voila donc prévenu : c'est du repompage pur et dur auquel on à le droit, le tout parsemé d'ingrédients scènaristique bien clichés (un quiproquo autour du personnage de Jessica Alba : franchement, on l'avait pas vu venir celle là !). Mais voilà : on va voir une comédie pop-corn et glace Miko, pas une satire sociale sur le matérialisme des classes moyennes au Etats-Unis ! Inutile donc de reprocher au film de Weitz ce que, par essence, il ne cherchait pas à faire : un divertissement évolué. La porte est donc grande ouverte aux gags aussi spirituels qu'une béquille au garde à vous dans un pyjama rayée et aussi innovants qu'un tas de sable vidanger sur la tête de son beau-père. Le résultat est immédiat : on souris, on est gentiment outrée par les pics de DeNiro à Stiller, et on sort de la salle heureux, le ventre du spectateur macérant avec langueur cette dose de potacherie annuelle afin de prolonger ce menu plaisir le plus longtemps possible. Une seule véritable initiative est à signaler : les détournements de références ciné, comme Le Parrain, Les Dents de la Mer, L'Impasse (une poursuite dans une rame de métro) et Jurassic Park (la découverte de la propriété de Owen Wilson sur de petites voiturettes). Rien de bien méchant, mais artistiquement au dessus de tout le reste.
Sympathique mais oubliable, Mon Beau Pére et Moi prolonge donc la saga sans génie et sans folie. Espéreront qu'un quatrième épisode ne viennent enterrer définitivement cette série qui commençait pourtant si bien.