Générique Part II
Petite suite d'un article publié il y a presque 1 an (et qui est toujours dispo dans la catégorie Générique), je vous en propose quatre qui sont, à mes yeux (et peut-être aussi aux vôtres), digne de ce nom.
Info : Vous pouvez accéder à chacun des génériques en cliquant sur l'image correspondant.
Taxi Driver (1976)
Tel un cowboy surgissant du désert, le taxi conduit par Travis Bickle émerge des vapeurs d'eau qui inonde les rues de New-York, laissant alors découvrir derrière lui le titre du film (car le passage de notre héros va laisser des traces !). Ce générique, a quelque chose de fantastique (les distorsions de lumières, comme si le héros entrait dans une transe, observant alors la face caché une société défigurée), de violent (la charge guerrière qui ouvre la partition de Bernard Herrmann, référence au passé militaire du héros) et de très sensuel (cette même bande-son qui nous rappelle que New-York est la terre du jazz). Une ambiguïté également chromatique, ou le rouge de la colère s'oppose au bleu de la justice. Comme quoi, les génériques les plus simples sont souvent les plus complexes.
Mission: Impossible (1996)
On sait Brian De Palma très à l'aise dans l'exercice de la manipulation par l'image, et le générique du premier Mission: Impossible en est encore la preuve formelle. Nous déroulant quasi intégralement le film sous nos yeux, le réalisateur en démonte la temporalité (la succession des images ne suit pas nécessairement l'ordre chronologique du film), codant alors son intrigue (insistant également sur le fait que l'on est sensé voir des choses qui nous seront sciemment dissimulées par la mise en scène de De Palma). A charge donc aux spectateurs de déchiffrer ce générique et le film qui le suit.
La Défense Lincoln (2011)
Techniquement parlant, l'ouverture de La Défense Lincoln n'a rien de révolutionnaire. Mais ces images, sublimant littéralement la Lincoln du héros (une star que le générique effeuille petit à petit), et le rythme soul de Ain't No Love in The Heart Of The City, interprétée par Bobby Blue Bland, apporte définitivement au long-métrage un aspect "old-school" (style 90's) extrêmement séduisant, qui sied à merveille à l'imagerie cool et solaire de L.A. et de son héros.
Millenium - Les Hommes Qui N'Aimaient Pas Les Femmes (2012)
Dans ce fabuleux générique qui ouvre la relecture de David Fincher du thriller suédois Millénium, on y découvre en quelques sorte toutes les obsessions, toute la mythologie qui gravite autour de ce récit. Cette séquence, d'une noirceur infinie, fait d'ailleur clairement référence à l'enfance de Lisbeth (son père, qu'elle brûla vif avec de l'essence et une allumette, et qui donne d'ailleur le titre au second tome de la saga), le tout dans un style très dément (la version d'Immigrant Song par Trent Reznor, Atticus Ross et Karen O.), très violent, dans une ambiance désespéré presque Beaudelairienne (la section Les Fleurs Du Mal de son recueille parle d'ailleurs de la beauté de la laideur, ainsi que la misère du vice).