The Debt - L'Affaire Rachel Singer
Genre : Thriller
Réalisateur : John Madden
Synopsis :
A la sortie d'un livre qui lui est dédié, Rachel Singer, ex agent du Mossad, se souvient d'une mission qui, 30 ans plus tôt, a bouleversé sa vie et celle de ses deux équipiers.
Avis :
Remake d'un film israélien du même nom, The Debt de John Madden mérite mieux que l'indifférence polie qu'il a reçu lors de sa sortie en salle. Car, même si le talent du réalisateur n'a jamais vraiment convaincu les foules (et ce n'est pas son oscar, très controversé, pour Shakespear In Love, qui démentira cette réputation), il semble faire preuve ici d'un peu plus de vivacité. C'est donc, avec une satisfaction teinté de surprise que le réalisateur parvient à nous happer dans cette passionnante histoire de vengeance, ou l'écrasant poids de la culpabilité et du mensonge se fait parfaitement resentir par un excellent (et singulier) tour de force scènaristique (on peut féliciter Matthew Vaughn, ici au poste de scénariste), le récit nous ballottant entre deux périodes historiques (1997 et 1966) sans jamais être surchargé par les voyages temporelles. John Madden arrive donc parfaitement à cerner l'importance historique mais aussi familiale et intime que cette traque contre les nazis à eu sur ses héros, parvenant à nous l'a faire partager grâce à une réalisation extrêmement immersive, le film étant tourné presque entièrement en caméra à l'épaule. Et la puissance de feu du récit devient plus dévastateur grâce à l'excellente partition de Thomas Newman et à un ingénieux casting, ou les vétérans Hellen Mirren, Ciaran Hinds et Tom Wilkinson font ici parfaitement écho à l'interprétation de leurs copies juvéniles, qui font également preuve d'une très belle crédibilité (Jessica Chastain, Sam Worthington et Marton Csokas sont touts trois excellents). Cet efficace mélange de drame, de romance (qui sait parfaitement se taire pour laissé place à une douloureuse ambiguïté sentimentale) et de récit historique parvient donc sans mal à nous tenir en haleine jusqu'à son final qui, malheureusement, sacrifie l'intéligence de son récit introspectif pour une efficacité formelle un peu abracadabrante qui s'accorde assez mal avec le réalisme du reste du film.
> Une très belle distribution (citons également la très bonne performance de Jesper Christensen)
> Une réalisation qui, si elle est passe partout, demeure extrêmement efficace
> L'excellente musique électronique signée Thomas Newman
> Une histoire puissante et passionnante sur le mensonge d'état et ses répercussions
> Le combat final, incohérent par rapport à la tonalité du film
> Ciaran Hinds, qui n'a, physiquement, rien de ressemblant avec Sam Worthington
> Une petite baisse de régime au milieu du métrage
LA SCENE QUI TUE !
La mort de David Poretz (Ciaran Hinds) qui clos le générique de début. Une scène aussi brutale qu'innatendue, ou le montage sait rendre la scène violente sans pour autant verser dans l'obscenité.