Hugo Cabret
Genre : Aventure
Réalisateur : Martin Scorsese
Synopsis :
Depuis la mort de son père, Hugo Cabret vit seul dans la gare de Paris, pour laquelle il remonte clandestinement les horloges. Un jour, il fait la rencontre d'un certains George, un petit marchand de jouet et de confiserie, et de sa fille, Isabelle.
Avis :
Face à des critiques dithyrambiques, on pouvait légitimement attendre de Martin Scorsese un grand conte de Noël. Alors, si ce conte là est moins bête que bon nombre de ses homologues, Hugo Cabret n'en reste pas moins une sacrée douche froide de la part d'un cinéaste qui nous a habitué à beaucoup mieux. Évidemment, Martin Scorsese nous livre encore quelques très belles idées de mise en scène dont il a le secret, et on louera également l'intelligence d'un récit qui tente d'enseigner aux mômes la genèse du cinéma par le prisme du destin de Georges Mélies. D'un art de la foire, de la prestidigitation et de la rêverie, le cinéma acquiert progressivement (et par le choc de la Grand Guerre) le statut de divertissement adulte et réaliste. Rien que pour ça, ainsi que pour ses 30 très bonnes dernières minutes et pour le jeu magnifique de Ben Kingsley, le film mérite d'être vu. Le reste est malheureusement bigrement décevant. D'abord, le film est, visuellement, très froid, à cause notamment d'une profusion de décors dont l'origine artificielle semble indiscutable (alors qu'il y avait matière à bâtir des décors en dur, ce qui aurait d'autant plus rendu hommage à l'artisanat des productions de Georges Mélies). Ensuite, la romance entre Hugo et Isabelle freine considérablement la progression de l'intrigue, tout comme celle entre l'officier de gare et la fleuriste, et le film, vendu comme une aventure, n'a rien de très palpitant. Qui plus est que l'on a beaucoup de mal à adhérer à la cause d'Hugo à cause de la vacuité des performances du jeune Asa Butterfield. Pour ça et bien d'autres choses encore (l'humour inefficace, la musique brillante mais redondante d'Howard Shore, les dialogues parfois consternants, le coté niais qui pointe par moment son nez), Hugo Cabret est donc une de ces jolies déceptions que l'on aimerais ne jamais voir se reproduire chez un si grand cinéaste.
> Un Ben Kingsley impérial dans le rôle de Georges Mélies
> Quelques belles trouvailles de mise en scène (notamment pour le flashback d'Hugo)
> L'hommage fait au cinéma des origines
> Les 30 dernières minutes de bobine
> Un Asa Butterfield inerte
> Le rythme neurasthénique des 3/4 du métrage
> Les micro histoires d'amour, assez niaises
> Des traits d'humour qui tombe assez souvent à l'eau
> La surabondance des effets-spéciaux rend le tout assez froid d'un point de vue sensitif
> Howard Shore nous offre une orchestration aussi chatoyante que redondante
LA SCENE QUI TUE !
Georges Mélies (Ben Kingsley) reconstituant son parcours d'artiste à Hugo (Asa Butterfield) et Isabelle (Chloe Moretz). Un poignant cours sur la genèse d'un artiste et du cinéma.