Arizona Junior
Genre : Comédie
Réalisateur : Joel & Ethan Coen
Synopsis :
Hi, un petit criminel, et Ed, une agent des forces de l'ordre, tente d'avoir un enfant. Mais face à la stérilité d'Ed et aux infructueuses démarches d'adoption, le couple décide de kidnapper un des quintuplés de Nathan Arizona, un riche fabriquant de meuble prêt-à-peindre.
Avis :
Second film assez méconnu des frères Coen, Arizona Junior est pourtant une de leurs comédies les plus réussies mais également une de leurs oeuvres les plus farfelues. Alors qu'ils avaient auparavant mis les pieds dans le film noir avec Blood Simple, les réalisateurs changent ici totalement de registre pour nous livrer un film cartoonesque qui n'est pas sans rappeler les dessins animés Tex Avery. Armés d'une réalisation loufoques, alternant gros plans sur des grosses trognes et mouvements de caméra extravagants, les Coen donnent une apparence baroque à une histoire qui appelait pourtant à un traitement dramatique (la récidive, la stérilité et le besoin de maternité). Mettant donc de coté le sentimentalisme de rigueur dans ce genre de sujet, les réalisateurs préfèrent sur-ligner au feutre épais les comportements caricaturaux de la belle brochette de ploucs qui peuple le métrage (en tête les frères Snoats beuglants sans retenu à chaque fois qu'ils oublient le gosse) et les courses-poursuites qui prennent, sous l'effet de la délirante mis en scène des deux réalisateurs et de la musique dégingandée de Carter Burwell, une tournure loufoque digne du cinéma burlesques des années 30. Ce cocktail explosif, auquel s'ajoute la science des dialogues des deux frangins, se révèle être d'une redoutable efficacité pour tout ceux qui sont parvenu à plonger dans ce grand bain halluciné au rythme frénétique. Ce qui nous permet également d'apprecier comme il se doit le talent de comédien de Nicolas Cage, exemplaire dans la peau d'un braquer "droopy-esque", formant avec la pétillante Holly Hunter un magnifique couple de marginaux. Une bouffé délirante qui se clôt sur une note poétique, aussi inattendu que touchante.
> La démentiel performance de l'ensemble du casting
> Une réalisation et un montage survolté de la part des frères Coen, qui inscrivent leur film dans la droite lignée des cartoons et du cinéma burlesque
> L'extravagante musique de Carter Burwell
> L'ecriture des frères Coen fait une fois encore des étincelles lors des nombreux passages dialogués
> On peut légitimement parler d'un sans faute pour ce film
LA SCENE QUI TUE !
La folle course poursuite nocturne opposant Hi (Nicolas Cage), sa femme Ed (Holly Hunter), un policier et un chien. Une séquence délirante réunissant tous les ingrédients d'un bon cartoon.