R.I.F.
Genre : Polar
Réalisateur : Franck Mancuso
Synopsis :
Stéphane, capitaine de la police judiciaire de Paris, part en vacance avec sa femme et son fils afin de recoler les morceaux. Mais, sur la route des vacances, celle ci disparaît dans une station essence alors que Stéphane et son fils étaient partis réparer leur voiture, laissée en panne à quelques kilomètres de là.
Avis :
Comme l'affiche du film l'indique, R.I.F. veut dire "Recherches dans l'Intêret des Familles" (mais R.I.F., ça fait quand même plus "in" et c'est beaucoup moins chiant à dire une fois devant la caissière du cinéma). Derrière ce titre se cache Franck Mancuso, ancien flic, scénariste ayant collaboré avec Olivier Marchal pour 36 Quai des Orfévre et qui nous avait livré, en 2007, le très correct Contre-Enquête. Mais, si ce premier jet souffrais d'un rythme un peu lénifiant et de quelques facilités (notamment affectives), cette seconde tentative derrière la caméra s'avére bien plus équilibrée. Débarrassé de tout effet mélodramatique et spectaculaire, le réalisateur tranche enfin dans le vif, attaquant alors son histoire sous un angle réaliste et quasi documentaire. Formellement, cela se traduit par l'utilisation parcimonieuse de la caméra à l'epaule, Mancuso accompagnant les tressautements émotionnelles de ses protagonistes, entre un Yvan Attal une fois de plus exceptionnel en flic sur la corde raide et un Pascal Elbé magnifique de scepticisme. Le réalisateur nous livre par la même une photographie granuleuse qui, couplé à la sécheresse musicale composé par Louis Bertignac, construit une ambiance rugueuse absolument prodigieuse. Un réalisme qui se retrouve également dans l'écriture, épurée et allant à l'essentielle, ne perdant pas son temps dans des joutes verbales inutiles ou des séquences émotions qui ralentiraient le rythme du métrage. Du coup, on y croit à fond à cette histoire d'enlévement au fin fond de la campagne, l'attention étant parfaitement maintenu par ce mystère. Il est cependant regrettable que la tension ne soit pas mieux dilué au cours du film et que la mécanique qui consiste à rejeter la faute sur le mari soit un peu trop attendu. Car, sans ça, on tiendrais là un magnifique polar douloureux et sans concession.
> L'excellence de l'interprattion d'Yvan Attal et de Pascal Elbé
> La réalisation et la photographie rugueuse qui donne naissance à une esthétique sèche du plus bel effet
> Les riffs de guitare de Louis Bertignac
> La véracité de l'écriture qui nous permet de ne jamais remettre en cause la crédibilité de l'histoire
> Une tension qui aurait mérité d'être mieux dilluée
> Le mari devient le suspect numero un : un petit rebondissement un peu trop classique pour surprendre
LA SCENE QUI TUE !
Le dénouement de l'affaire, particulièrement inattendu et douloureux alors que l'on s'attendait à une résolution des plus convenues. Une fin qui a le mérite de rester parfaitement dans le ton du métrage.