The Company Men
Genre : Drame
Réalisateur : John Wells
Synopsis :
Bobby, Gene et Phil, trois cadres supérieurs d'une entreprise, se font licencier suite à la crise financière qu'affronte leur entreprise. Il vont alors tenter de trouver un nouveau travail.
Avis :
Producteur et scénariste pour les séries Urgences et A La Maison Blanche, John Wells tente avec son premier film de dresser un bilan de l'ére du licenciement aux États-Unis. On craignait le mélo pétrie de bons sentiments (ce que laissait entrevoir sa bande annonce), mais on a finalement entre les mains un drame social intelligent, au rythme peut-être un peu trop poussif par moment, mais dont le propos se révèle essentiel pour saisir l'ampleur des dégâts provoqués par le récent crack boursier sur les grosses industries ainsi que sur les petites entreprises (par ailleurs parfaitement intégré par le biais du personnage interprété par Kevin Costner). Sans jamais nous rabattre les oreilles avec de quelconques morales inquisitrices, et évitant de nous sortir l'habituel miroir aux alouettes ou l'amour et la volonté permettrait de franchir tous les obstacles, John Wells nous dépeint le cruel quotidien de trois cadres plongés dans l'enfer du chômage avec une franchise et une authenticité qui fait mouche. Le réalisateur se pose alors en témoin du vertige suprême du licenciement, cette léthargie qui gagne peu à peu des victimes peinant parfois à sacrifier leurs conforts matériels au profit de leur sauvegarde économique, morale et physique. La réalisation et la mise en scène, peut-être un peu trop conventionnelle, se permet tout de même quelques jolies coup d'éclat, tout comme la superbe musique, à l'orchestration standard mais parfaitement efficace, composée par le talentueux Aaron Zigman. Au diapason de ce beau scénario, la troupe d'acteur vient parachever cette belle réussite malheureusement passé inaperçue au cinéma.
> Un scénario qui évite soigneusement de nous passer de la pommade pour nous mettre face à la dure réalité des cadres chômeurs aux Etats-Unis
> Un beau casting qui nous offre des numéros tout en sobriété, apportant ce qu'il faut d'émotion sans jamais en faire trop.
> La musique d'Aaron Zigman, que l'on écoute et ré-écoute avec beaucoup de plaisir
> Une réalisation sobre mais efficace...
> ... Mais qui manque de peps (premier film d'un scénariste oblige)
> Un rythme parfois un peu trop lent
LA SCENE QUI TUE ! (SPOILER)
Le terrible suicide de Phil Woodward (Chris Cooper). Un moment atroce ou la mise en scène très pudique de John Wells permet de ne jamais franchir la barrière du mélo larmoyant.