Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cinema By Night
Newsletter
22 août 2011

Blindness

blindness_xlg

4_5

Genre : Anticipation

Réalisateur : Fernando Meirelles

Synopsis :

Le monde est soudain atteint de cécité. Les dirigeants du monde décide alors de parquer les malades dans des hôpitaux désinfectés afin de contenir la contagion. Dans l'un d'eux se trouve un docteur, accompagné par sa femme, qui est la seule à ne pas être atteinte par le virus.

Blindness_0


Avis :

Récit d'anticipation tourné comme une fable initiatique avec son lot de personnages emblématiques (le voleur, le docteur, l'homme au bandeau), de symbolismes et de morales, Blindness est un très jolie essai qui se démarque plus par son traitement visuel et narratif que par son scénario et son fond de jeu, plutôt classique. Une fois de plus, il est question de mettre l'humanité en porte à faux, de la dépouiller de toute noblesse et de dévoiler en quelque sorte sa véritable nature, qu'elle soit sublime, crasse ou parsemée de doutes et de faiblesses. La cécité "blanche" vient donc arracher au monde son amour propre mais également sa carapace, ces malades exposant leurs véritables natures aux yeux de cette femme voyante qui tente de maîtriser son troupeau qui lui échappe inexorablement. Une ébouriffante force de conviction et une volonté de fer porté par une magnifique Julianne Moore, bergère tenace guidant ses brebis à travers les flammes de cette humanité désolée. Fernando Meirelles met donc de coté la critique politique (le cloac immonde dans lequel les malades sont parqués et l'inhumanité de ses gardiens ne sont qu'esquissés) au profit de la peinture de ces malades, bien plus passionnante d'ailleurs par cette authenticité et cette proximité psychologique que le cinéaste parvient à créer par cette photographie tour à tour désaturée, grisâtre et nimbée d'un voile laiteux absolument sublime. L'atmosphére bariolé, peuplé de moment de grâces, de haines et de violences, permet au spectateur de ne jamais baissé les bras et d'éliminer tout défaitisme existentiel jusqu'à l'avènement de la résolution, qui se fera avec stupeur, douceur mais non sans tristesse et désillusion, comme si le monde repartait de zéro vers un avenir incertain. Blindness devient alors une magnifique fresque humaine !

_

> La prestation de l'ensemble des acteurs, en particulier Julianne Moore, toujours aussi magnifique, et Danny Glover, qui trouve ici l'un de ses plus beaux rôles.

> Le choix esthétique du réalisateur qui s'avére particulièrement payant, immergeant le spectateur dans l'univers visuel de ses personnages

> La musique bigarrée, rudimentaire et brute de Marco Antonio Guimaraes, qui ne cède jamais à une quelconque morosité

> La mise en scène du propos sous forme de fable permet de lui redonner une certaine originalité

_

> La langueur du film peut, une fois de plus, freiner l'adhesion

Blindness_1

LA SCENE QUI TUE !

L'epilogue, bourré d'émotions contenues, accompagné par la voix chaude et pleine d'humanité du narrateur (Danny Glover). Une très belle scène qui conclût adroitement le long périple proposé par le film.

Publicité
Publicité
Commentaires
2
Ah c'est sur, c'est pas le genre de film qui remonte le moral. Mais, à l'inverse de toi, le nihilisme ne m'a pas ennuyé (je crois que l'on est tous capable du meilleur comme du pire et que sans ordre, il n'y a plus de morale). Certes, le fond à été traité par d'autres films avant lui, mais ce que j'aime, c'est le coté fable que le réalisateur donne au film (des personnages symbolique, l'emploi d'un narrateur). Du coup, on a un autre ton, plus philosophique (voir religieux) et je pense qu'il ne faut pas prendre le film sur le plan purement réaliste.<br /> Après, pour la réalisation, c'est une question de goût. Moi j'ai adoré l’esthétique du film.
J
Moi, je l'ai trouvé tellement déprimant, ce film... Certes, le postulat de la cécité permet de disserter sous un angle nouveau sur l'humanité, mais c'est tellement nihiliste que j'ai réussi à m'ennuyer, le film ne faisant qu'abaisser ses personnages... pour au final rien du tout, comme en témoigne la fin où la cécité disparaît simplement. A quoi a servi cette aventure ? A nous dire que sans autorité, les humains s'exploitent jusqu'à l'intolérable ? Ce n'était pas une leçon qu'on s'est fait récité plusieurs fois auparavent par d'autres films ? Blindness reste un film un peu trop nihiliste (il nous détache de ses personnages en les faisant se comporter comme des enfoirés) et trop académique (cadrages flous, ce genre de choses) pour satisfaire mes goûts.
2
J'attends donc ton avis, surtout sur la fin qui fait débat :)
L
Tiens, ça m'intéresse ce film... Post-apocalyptique et intelligent, vais pas traîner à le voir ^^
2
Comme je le disait à Oliver, je trouve la fin parfaitement cohérente avec le ton du film (et avec le début). Je ne vais donc pas me répéter (je ne crois pas avoir encore atteint l'âge d'être gâteux :) ) mais je maintiens mon point de vue sur la fin.<br /> Pour le reste, je n'ai pas trouvé plus de longueurs que cela.
Cinema By Night
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 193 989
Derniers commentaires
Publicité