Faster
Genre : Action
Réalisateur : George Tillman Jr.
Synopsis :
James Cullen aka "Le Conducteur" sort de dix années de prison pour un braquage dans lequel son frère à perdu la vie. Il va alors tuer toutes les personnes responsable de sa mort.
Avis :
Déterministe jusqu’au bout du canon, Faster est, au final, un honnête vigilante movie dont on n’attendait strictement rien (l’histoire d’un homme qui venge la mort de son frère aîné = déjà vu mille fois), mais qui se révèle surprenant sur bien des points. Une surprise qui vient avant tout de l’écriture, les personnages, tous un peu barge dans leur genre, bénéficiant ici d’une psychologie/philosophie plutôt originale. Ils sont ici empreints de rédemption mais acceptant, malgré tout, leurs cruels destins (excepté pour le tueur à gage, qui tente d’aller contre sa nature). Il ressort alors de ce film aucun vrai méchant, ni de vrai gentil, juste des hommes que le regard du cinéaste, symboliquement placé en plongé, analyse tel des rats de laboratoire. D’ou une facture visuelle des plus séduisante, qui met parfaitement en scène à la fois la partie d'échec construit par l’intrigue, mais aussi le poids du destin qui pèse sur les épaules des personnages. La réalisation, jonglant entre une caméra à l'épaule nerveuse et immersive et des plans posés laissant s'épanouir les magnifiques paysages arides que traverse "le Conducteur", rend l'aventure d'autant plus excitante que l'on attend de pied ferme chaque performances graphiques du réalisateur. Alors certes, Dwayne Johnson ne pipe pas un mot (ou presque) pendant 90 minutes (bonne nouvelle ?!), Oliver Jackson-Cohen n’est pas convaincant dans le rôle du tueur avide de sensation forte, quelques effets "bullet" font un peu too-much et la courtesse du film ne permet pas de donner toute l'ampleur nécessaire à son message. Mais la peinture psychologique des personnages, la superbe musique de Clint Mansell, les belles tentatives esthétiques d’un jeune réalisateur pour relever la sauce, ainsi que le jeu unique de Billy Bob Thornton permettent de trouver dans ce divertissement un minimum d'intérêt.
> La réalisation d'enfer de George Tillman Jr., qui fait preuve d'une recherche esthetique assez rare dans ce genre de production
> La philosophie deterministe qui lie les personnages entre eux
> Dwayne Johnson mutique : enfin un rôle à la mesure de son talent !
> Billy Bob Thornton toujours impeccable dans un rôle de flic borderline
> L'excellente partition de Clint Mansell
> Oliver Jackson-Cohen, pas crédible pour deux sous en tueur à gage
> Deux ou trois effets "bullet" qui font too-much
> Les 90 (courtes) minutes de film ne permettent pas à l'histoire de faire respirer suffisamment sa philosophie
LA SCENE QUI TUE !
La sublime vue arienne d'une banlieue pavillonnaire que sillonne la Chevrolet noire du Conducteur (Dwayne Johnson). Un cadrage absolument vertigineux qui replace les actions du héros dans une structure infiniment plus vaste. La philosophie du film en un seul plan.