Taxi Driver
Genre : Drame
Réalisateur : Martin Scorsese
Synopsis :
Travis Bickle en à ras-le-bol. Ancien marines au Vietnam devenu chauffeur de taxi de nuit à New York, il assiste, impuissant, à la déchéance de la société.
Avis :
Sorte de journal intime d'un naufragé au coeur d'une société autodestructrice, Taxi Driver est une oeuvre angoissante qui met constamment mal à l'aise le spectateur par son cynisme, son nihilisme et son incroyable liberté de ton pour l'époque. A l'intérieur de ce monde pavé de proxénètes, de drogués, de politiciens arrivistes et de malades, le personnage de Travis joue un rôle ambivalent, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de cette société perdue et suintant de partout, l'humidité crasse et les vapeurs d'eau inondant les rues malfamés d'un New-York à mille lieux de la carte postale. Une position parfaitement illustrée par la figure du taxi dans lequel évolue le personnage principal, véritable caisse de résonance externe de la société, livrant ici autant de courses que de portraits d'hommes et de femmes aliénés mentalement par leurs conditions sociales. Partageant ses états d'âmes et ses réflexions sur ses congénères, ce personnage, désespéré et infiniment complexe de par son coté borderline, se mue alors progressivement en ange de la mort afin de délivrer sa propre justice et d'entrer de plein pied de la folie. Dans ce rôle, Robert De Niro y est étincelant, incarnant à la perfection cet être empoisonné par les visions d'horreur d'une violence ordinaire auxquelles donne magnifiquement corps la somptueuse musique de Bernard Hermman (sa dernière avant son décès), mélangeant l'envoûtant parfum jazzie de la mégalopole à la sécheresse d'esprit militaire de Travis avec beaucoup de finesse. Enrobé par le panache de Martin Scorsese, brillant metteur en scène, peignant un tableau affreusement sublime de son époque via une resplendissante réalisation, Taxi Driver demeure une date dans le cinéma Américain moderne.
> Un Robert DeNiro époustouflant
> L'envoutante musique de Bernard Herrmann, qui accouche d'un théme définitivement culte
> La brillante mise en scène de Martin Scorsese
> Des dialogues et monologues magnifiquement écrits
> Heu...
LE SCÈNE QUI TUE !
Le projet de meurtre d'un passager interprété par Martin Scorsese, ou dérrière son calme se cache une horrible soif de vengeance. Un personnage qui préfigure la mentalité de Travis (Robert DeNiro) à la fin du film.