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Cinema By Night
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29 mars 2011

L'Agence

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Genre : Fantastique

Réalisateur : George Nolfi

Synopsis :

David Norris, jeune candidat au poste de Sénateur de New-York, rencontre Elise, une jeune femme le soir de sa défaite aux élections. Alors qu'une relation amoureuse né entre David et Elise, de mystérieux individus débarquent et annonce à David qu'il ne doit plus revoir la jeune femme, sous peine de changer son destin.

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Avis :

George Nolfi, scénariste du dernier Jason Bourne et de Ocean's Twelve, réalise L'Agence, son premier film, avec le soutient financier et artistique de Matt Damon. Au final, on a une romance fantastique bien meilleur que ce que laissait présager la piteuse bande-annonce.

Adapter un roman de Philip K. Dick, c'est comme acheter une bourriche de moule dans une supérette : soit c'est frais, soit c'est pourris et immangeable. L'adaptation de la nouvelle Rajustement par George Nolfi a donc de quoi susciter l'interrogation. Transformant la nouvelle du pére de la science-fiction moderne en une romance opératique fantastique, Nolfi prend le risque de tomber dans la mièvrerie. Or, le réalisateur compose une première partie bigrement maîtrisé qui a le don de reléguer l'aspect surnaturelle et métaphysique au second plan pour se concentrer sur sa romance entre David et Elise. Une romance qui, comble du bonheur, ne dégouline pas de bons sentiments grâce notamment à une jolie plume. Les dialogues, ponctués par quelques traits d'humour mignons, n'a ni le coté pompeux des films d'auteur ni le coté cul-cul des grosses machines Hollywoodienne, n'allourdissant jamais une jolie intrigue sentimentale atemporelle faite de ruptures et de retrouvailles. Cette partie est d'ailleurs magnifiquement soutenue par le couple vedette. Matt Damon, magnifiquement crédible en candidat au sénatoriale, n'a jamais eu l'air aussi épanouit que dans l'expression de l'amour (il l'avait d'ailleurs brillamment prouvé dans Au-Delà). A ses cotés, la douce brise Emily Blunt est rafraîchissante et excentrique, jouant avec beaucoup de volupté et de charisme l'alter ego du personnage de David Norris. Pour autant, l'histoire garde les stigmates de son auteur d'origine avec ce héros rongé par la solitude et acculé par des forces supérieurs qui le dépasse. Nolfi creuse ce filon est apporte une autre dimension en plaçant son héros dans un contexte électoral, ou des milliers de personnes confient leurs destins à un être extérieur à leurs vies. Une solitude mis en paralléle avec celle des "Ajusteurs", ces agents du destin d'un autre temps, solitaire et sans existence.

L_Agence_1

La réalisation est également très léchée. Avec une ampleur mesuré mais réel, Nolfi met en scène avec beaucoup de savoir faire son histoire, composant de très beau plan et laissant s'épanouir un New York vertigineux, vitreux, humide et transparent, redimensionnant ainsi, à la manière d'un Hitchock, la paranoïa et la solitude de ce pauvre politicien. Malheureusement, le film souffre d'une dernière demie-heure très inégale. Tentant d'exploiter le don des "Ajusteurs" (pouvoir naviguer à travers l'espace en poussant des portes), le réalisateur tombe dans une poursuite bien réalisée mais un peu chiche en tension. Une scène "d'action" qui rogne aussi sur un épilogue visiblement écrit sur un bout de nappe dans un Buffalo Grill. C'est très grossièrement torché, pollué de justifications à la limite de l'incompréhensibles et souffrant d'une totale absence d'émotion. Une conclusion qui témoigne du manque de conviction du cinéaste envers l'entreprise surnaturelle qu'est ce Bureau des Ajustements, dont il ne justifie pas forcement leur existence et ne faisant qu'exquisser les actes, résumant ces agents à de simples prestidigitateurs agitant leur chapeau pour faire tomber quelques lapins blancs et se trimbalant avec leurs bibles gps. George Nolfi atteint ici ses limites en brassant avec beaucoup de simplicité et d'erreurs le thème du destin, évitant donc clairement les questions existentielles pour ne pas alourdir les bagages du divertissement et, peut-être aussi, pour ne pas abandonner son film dans des interrogations vaseuses.

L'Agence est donc une séduisante romance, très loin de la pure guimauve que Hollywood nous sert à longueur de semaine. Cependant, l'aspect fantastique est bâclé, ne se résumant qu'à quelques tours de passe-passe surnaturels.

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Commentaires
C
Hi!your post is very cool and Very interesting post - Might be old new, but it was new to me.
2
Bienvenue sur mon blog Vincent !<br /> J'aurais préféré un coté fantastique un peu plus développé et équilibré. Ici, c'est juste de la poudre aux yeux.
V
Oui je pense que c'est assumé de bâcler la SF pour mieux s'intéresser à la romance : ça embellit le film, le rend plus prenant, plus romantique.<br /> Matt Damon y est parfait : je lui rend un hommage de groupie dans ma critique sur ASBAF http://www.asbaf.fr/2011/04/matt-damon-est-mon-acteur-prefere-lol.html
2
J'aimerais bien aussi mettre la main sur cette nouvelle. Mais pas trouvé.
P
c'est toujours un plaisir de revenir !<br /> mais il serait intéressant que quelqu'un qui a lu la nouvelle de k dick nous propose un petit comparatif entre le texte et le film...
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