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Cinema By Night
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22 mars 2011

Fighter

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Genre : Drame

Réalisateur : David O'Russell

Synopsis :

Micky Ward est boxeur dont la carrière est vampirisé par sa mère, qui gère sa carrière de façon aléatoire, et son frère cocaïnomane. Sa relation avec Charlène, une jeune barmaid, va l'aider à prendre ses responsabilité.

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Avis :

David O' Russell est un réalisateur des plus passionnants. On se souvient notamment des Rois du Désert, excellente satire de la première Guerre du Golfe, ainsi que l'étrange J'adore Huckabees, comédie déjanté un peu brouillonne. Mais on se souvient aussi de sa bagarre avec George Clooney, de la crise d'hystérie de l'actrice Lily Tomlin, ou encore du départ en fanfare de James Caan en plein tournage de Nailed, encore inédit sur le térritoire Américain. O' Russell est donc un cinéaste aussi talentueux que colérique. Une rage qu'il met brillamment en scène dans son film évènement : Fighter

On est assez peu étonné de rencontrer ce film aux oscars quand on lit son synopsis. Fighter raconte l'épopée funeste d'un boxeur condamné à resté dans l'ombre des boxeurs qu'il combat, ainsi que de son entraîneur de demi-frère, Dicky Eklund, ancien champion aujourd'hui tombée dans la drogue. Une carrière en chute libre, chapeautée par une mère qui n'a pas conscience de mener son fils à l'abatoir à chaque fois qu'il monte sur le ring. L'histoire, bien que classique (chute - prise de conscience - rédemption), demeure poignante et sincère dans sa description de la cellule familiale. Voir cette famille s'étripper avec une telle violence (verbale et physique) sur l'autel de la réussite sportive est vécu comme un véritable déchirement pour le spectateur. O'Russell nous fait également parfaitement ressentir cette impuissance qui anime le boxeur trentenaire étouffé par sa famille et qui n'a pas de don particulier. Il est d'ailleurs assez amusant de constater que Micky Ward n'est en rien un héros Hollywoodien, contrairement à son frére, Dicky (qui fait d'ailleurs l'objet d'un documentaire sur HBO). Toute l'intelligence du film est là : dépeindre un champion de l'ombre dans ce qu'il a de plus commun. Une peinture familiale et sociale (le cinéaste imprime une véritable identité à la ville de Lowell) qui pimente fortement un scénario au déroulement très classique.

 Fighter_3

Par contre, concernant la mise en scène de Fighter, on est de suite un peu plus surpris de sa présence aux oscars. Car David O'Russel ne se contente pas ici de mettre bêtement en image le destin de son boxeur. En bon bidouilleur d'images (voir les deux films pré-cités), le réalisateur dynamite littéralement les codes de l'académisme Hollywoodien afin de livrer une mise en scène originale et singulière. Il joue sur les différents matériaux (alternant caméra de télévision et caméra type cinéma lors des magnifiques scènes de combat), sur les textures (la scène ou la caméra suit comme un fil d'arianne le cordon du combiné de Alice Ward) et sur l'association peu commune entre son et image (la scène de sexe entre Micky et Charlene avec, en fond sonore, les insultes proférées par les soeurs et la mère à l'encontre de la petite amie de son fils) afin d'apporter à son film une identité qui correspond à sa personnalité. La mise en scène suinte l'authenticité, filmant la ville, la prison, la salle d'entreinemant avec une vitalité et une sincérité rare au cinéma. Ce soucis de coller à une réalité émotionnelle, on pourrait le rapprocher à celui de Scott Cooper dans Crazy Heart lors des magnifiques scènes de concerts. La musique stratosphérique de Michael Brook élève d'ailleurs certaines séquences, leur apportant une douleur, un désespoir et une puissance physique des plus déchirante. Des valeurs portés ici par un excellent casting ou, à coté d'un Mark Wahlberg physiquement impressionnant, on retrouve un Christian Bale envoûté par son rôle de junkie, et une Melissa Leo enragée.

Fighter est donc, en dépit d'un scénario classique, un film puissant, ou le réalisateur déploie des trésors de mise en scène qui rendent ce film beaucoup moins conventionnel. Un petit classique en devenir.

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Commentaires
2
On est tous d'accord pour dire que Bale n'a pas volé sa récompense (loin de là).<br /> Je m'enthousiasme pour ce film car, avec un scénario classique, le réal à sû en faire un film très original car personnel.
W
Je ne serai pas aussi élogieux mais The Fighter est en effet un bon film, avec un C. Bale excellent et logiquement récompensé.
2
Merci :)
L
J'aime beaucoup ta bannière, les couleurs et la police ^^
2
Carrément ! Moi aussi je signe, et avec le même réal serait aussi énorme (puisque il fait aussi beaucoup dans le film). Whalberg est vraiment crédible en boxer, on voit qu'il s'est entrainé pendant 4ans pour le rôle. Et j'ai adoré la fin ou l'on voit les vraies héros (et on remarque le travail colossal de Bale pour coller au personnage, aussi bien physiquement que dans le phrasé et l'accent). Un excellent film.
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