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Cinema By Night
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14 décembre 2010

Man On Fire

Man_On_Fire

Genre : Action

Réalisateur : Tony Scott

Synopsis :

John Creasy, ancien agent de la CIA devenu alcoolique, est embauché par un couple vivant au Mexique, afin de garantir la sécurité de leur fille, Pita. Alors que Creasy reprend goût à la vie à son contact, Pita se fait enlever. Il se jure alors de retrouver les auteurs du rapt.

Man_On_Fire_2


Avis :

Tony Scott se lance dans le vigilante movie avec Man On Fire, ou Denzel Washington se la joue "angel vengador" d'une petite fille. Un film efficace et poignant.

Il est toujours difficile d'appréhender un vigilante movie. En effet, comment peut on justifier un excès de violence sans pour autant le pardonner ? Tony Scott choisit avec Man On Fire d'apporter un coté christique aux actes de John Creasy, comme pour les sublimer, mettant en avant une espèce de justice divine qui permet, en quelque sorte, de ratifier les multiples sanctions délivrées aux auteurs du rapt. Alors, on est d'abord assez mal à l'aise devant cette justification des actes (avec cette aura divine qui tourne autour des armes à feu, dédouanant presque l'homme qui est derrière celle ci), surtout que la mise en image adoptés par Scott métamorphose peu à peu John Creasy en Jesus Christ version Terminator (métaphore sur la main du Christ lors de sa crucifixion avec ce plan sur la main ensanglantée de Creasy). Mais Tony Scott ne cherche pas à excuser les actes de Creasy, ou à lui faire éviter une quelque conque sanction en plaçant les actes de son personnage au même dégrée que ceux des criminels qu'il punie. Du coup, si, de prime abord, le film semble acquis complètement à la cause de son héros, au fond, Tony Scott vient en nuancer le propos. Autre probléme de taille : le montage. Adepte de multiple excentricité tel que le jump-cut, qui déstructure les images, Tony Scott dresse ici les plans les uns contre les autres, superpose plusieurs image pour rendre compte visuellement de l'incandescence psychologique que subit Creasy. Des images brûlées, des effets de flou, des accélérations épileptiques assez rude mais qui offre aux spectateurs rompus et réceptifs à cet exercice de style une expérience sensitive très forte. De plus, Man On Fire se part d'un esthétique très BD lors des interrogatoires musclées de Creasy (répliques transcrite sur la pellicule avec grossissement de la police que l'un des protagonistes hausse la voix). Il n'est donc pas trés étonnant de voir Quentin Tarantino conseiller le film, son style visuel s'approchant de celui du film de Tony Scott.

Man_On_Fire_3

Mais le film s'avère également très rythmée, prenant son temps pour développer la psychologie de ses personnages. La première parti du film pose les bases du récit, avec, en ouverture, un générique qui présente l'actualité criminel du Mexique (avec toujours cette adoration pour les statistiques "un rapt toute les 16 sec."). Ensuite, vient la présentation de Creasy puis de la petite Pita. Le cinéaste prend son temps pour décrire ses personnages sans que cela ai la sensation d'être bâclé ou d'être du pur remplissage, avec des relations de fille/protecteur qui ne sentent pas la guimauve, même si la mécanique narrative est aussi originale qu'un Jambon Beurre. Puis, une fois passé la première heure, le chose sérieuse commence avec le rapt et tout l'abattage qui s'en suit. Un rythme infernal, sans que les séquences d'action ne soit hypertrophié par un sensationnalisme excessif, et avec des interrogatoires violents mais qui ne pousse pas le vice à montrer l'insoutenable. Tout cette frénésie ne  sert au final qu'à montrer à quel point Creasy tient à cette fille, et à qu'elle point celle ci est importante non pas uniquement pour lui, mais pour les gens qui l'entoure. Le final, très posé, vient d'ailleurs clore magnifique cette vendetta riche en sensation. Surtout que les acteurs sont vraiment excellent, en particulier Denzel Washington, qui impose une fois de plus son aura de mec sympa mais qui faut pas faire chier (rôle qu'il interprètera de façon similaire dans Le Livre d'Eli). Signalons également la fraicheur de Radha Mitchell, la gravité de l'excellent Giancarlo Giannini, et un Mickey Rourke parfait en avocat véreux. Le tout sur la musique toujours très subtile de Harry Gregson Williams.

Man On Fire est donc un vigilante movie très bien ficelé qui a un propos plus nuancé qu'il n'y parait. Un bon crue de la part de Tony Scott.

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Commentaires
2
Je suis ravi d'avoir pu t'éclairer concernant mon point de vue. Le truc dans ce genre de film, c'est de se dire : "Pourquoi le réalisateur à voulu faire ceci, pourquoi il a voulu le traiter de cette façon". Après, j’essaie aussi de trouver les éléments qui m'ont fait aimer ce film tout comme toi tu m'as exposé les éléments qui t'ont dérangés.
J
Oui, j'ai relu ta critique, et si on lance le débat, on va en effet se taper dessus pendant longtemps, car il est assez dur de juger vraiment quel point de vue Tony Scott adopte. Cependant, j'ai bien suivi ton point de vue, et en acceptant que le ton puisse être subjectif, on pourrait mieux prendre en compte les sentiments de Denzel pour retrouver la gamine. C'est une subtilité que je n'avais pas du tout relevé dans la narration de cette histoire, et du coup, tu me débloques complètement sur l'incompréhension que j'avais devant l'admiration pour ce film. Je tenterai un peu d'interroger quelques uns de ses fans pour voir si ils l'ont perçu, mais ce ton subjectif changerait bien les choses.<br /> Comme j'ai tendance à souvent vouloir être objectif, j'ai tendance à vouloir retrouver de l'objectivité dans ce que je regarde (on voit ce que ça donne avec le film de gangster). En tout cas merci pour ton avis, ça m'a pas mal éclairci le point de vue des "pour".
2
Je me méfie un peu de Elie Chouraqui (qui est le réalisateur de l'original) qui sait aussi être rentre dedans. Mais je me prononcerais pas la dessus, je n'ai pas vu son film.<br /> Par contre, pour Man On Fire de Scott, c'est un très long débat que l'on peut avoir avec tous les films de ce genre. C'est peut être amoral d'élever le personnage de Washington en héros, mais c'est très moral et compréhensible de le voir le voir faire justice. Évidemment que ces actes pour l'atteindre cette justice sont répugnants, contestables et parfois sublimés par la réalisation et la mise en scène. Mais je crois que Scott a voulu illustrer par là la mentalité du personnage de Washington, qui croit dur comme fer à son combat, se muant alors en ange de la mort. La mise en scène et le traitement des scènes chocs (en témoigne le montage et la réalisation, dont le coté clippesque permet de traduire visuellement les émotions éprouvés par le personnage de Crazy) ne font donc que refléter l’état d'esprit du héros, ne donnant pas, selon moi, un point de vue universel et objectif sur l'acte de vengeance.
J
Tony Scott, j'aime bien avec True Romance. Mais quand j'ai vu l'attaque du métro 123, il a totalement ébranlé mes convictions (c'est un thriller bateau sans le moindre intérêt). Et, au risque de m'aliéner la moitié de la planète, je ne partage pas du tout ce point de vue sur le film. Surtout depuis que j'ai vu l'original (ce film étant un remake qui cherche clairement à épater la galerie).<br /> Premier argument : le clippesque.<br /> Deuxième argument : l'incohérence de certains détails du film. On nous fait une introduction très sérieuse sur le sujet des enlèvements, et on retrouve au final la petite intacte, pas même un pli sur son blouson. Pour des mexicains prêts à tout, c'est un peu léger. Mais c'est surtout le personnage de Denzel Washington qui m'a interpellé. Je ne critique pas sa performance d'acteur, j'ai bien senti qu'il s'impliquait dans le rôle, et c'est louable. Mais son personnage a des méthodes de gestapo que notre ami Liam Neeson utilisait dans Taken. Humiliations avant une exécution sommaire, torture au coupage de doigt, gros plan de main explosé... Tout un programme. Et là, Tony Scott se montre d'une totale ambiguité en filmant cette violence, comme cette scène dans la voiture, où le volume radio avec une jolie musique monte beaucoup comme pour masquer les cris, mais sans créer de second degré. C'est excessivement maladroit, on dirait qu'il tente de minimiser les actes de son héros. Car Denzel est vraiment un héros dans ce film. Son sacrifice final en est une belle preuve. D'où mon recul par rapport à ce film, que je trouve un peu amoral. Et comme tout le monde m'affirme qu'il est génial, je m'emporte un peu.<br /> Pour tenter de faire avancer le débat, je conseille de trouver (en cherchant bien) l'original : Man on fire, que je trouve plus sympathique avec la même histoire.
2
Oui c'est vrai. Mais il reste quand même vraiment très bon.
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