The Crazies
Genre : Horreur
Réalisateur : Breck Eisner
Synopsis :
Une petite ville subit les ravages d'un virus, rendant tous ses habitants fou furieux. Dans cet enfer, un shérif, son adjoint, sa femme et une amie tente de survivre.
Avis :
Dans la famille "remaker tout ce qui pourri", je choisit The Crazies, remake de La Nuit Des Fous Vivants de Romero, qui ne possède pas une réputation d'enfer.
Et c'est Breck Eisner, réalisateur du sympathique Sahara, qui est catapulté à la tête de ce projet qui à tout de casse gueule. Le constat est pourtant tout autre : ce petit film s'en sort très bien dans son genre. Comme dans tout bon film de genre, le décors est parfaitement planté : après deux images apocalyptiques, on est propulsé dans l'Amérique profonde : étendu campagnarde avec fermes et granges à perte de vue, paysans circulant en tondeuse à gazon, vie paisible au cœur d'une petite ville sans prétention ou tout le monde est comme cul est chemise. Mais ce paysage idyllique vire au cauchemar quand, à cinq minute du film, un chauve en bleu de travail débarque en pleine partie de Baseball, armé de sa chevrotine fétiche. Le shérif est là et le neutralise, plongeant alors son camarade dans les bras de la faucheuse sans avoir eu le temps de faire son petit carnage. Vient ensuite tous les éléments inhérent au genre : le flic est tenace et perspicace, découvre qu'il y a un avion qui s'est crashé dans la réserve d'eau potable, et en déduit fissa que le zingue transportait un produit pas très bon pour les neurones. Le film ne perd donc pas de temps, installant très vite ses enjeux, un peu à l'image du traitement réservé à ces bon vieux militaires : cons et totalement inhumains. Rien de très original donc dans le fond, même si "c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleurs soupes". Le film est d'ailleurs fréquemment arrosé de la référence ultime du genre en ce moment : la parabole sur la seconde guerre mondiale. La "solution finale" made in America en somme.
Par contre, le divertissement est totalement assuré par le métrage. D'abord, le réalisateur sait cultivé le doute concernant la bonne santé mentale de ses personnages. Du coup, on ne sait plus qui est fou et qui ne l'est pas, ce qui à le don d'épicer l'intrigue. Autre bon point : l'action. Bien que le film ne fasse pas sursauter outre mesure (usant d'ailleurs d'effets éculés dans moulte productions du même genre), il compense cette faiblesse par une gestion impeccable du rythme. Certaines séquences sont vraiment très bonnes (celle dans la morgue ou dans la maison du shérif et de son épouse), voir excellente (le lavomatique, la gare routière), donnant ainsi du punch au film. La réalisation se montre d'ailleurs à la hauteur, ne basculant pas dans le grand n'importe quoi, avec un minimum d'effet et beaucoup de classe. Certes, rien de véritablement original, mais le plaisir est là et il n'est pas gâché par un montage forcé. La magnifique explosion finale constitue l'apothéose du film, conjuguant une fois de plus le romantisme avec la bombe atomique de façon touchante. Les acteurs, quant à eux, s'en sorte bien, notamment Thimothy Olyphant, que l'on à connu moins expressif (Hitman, Die Hard 4), ainsi que la lumineuse Radha Mitchell, toujours impeccable dans son interprétation.
The Crazies ne fais donc pas évoluer le genre, mais est néanmoins un excellent divertissement, avec beaucoup d'action et un peu de frisson.