Lord Of War
Genre : Drame
Réalisateur : Andrew Niccol
Synopsis :
L'ascension de Yuri Orlov, fils d'immigré Ukrainienne, qui s'est improvisé marchand d'arme afin de subvenir à son besoin et à ses rêves.
Avis :
Après l'excellent Bienvenue A Gattaca et S1M0NE, le trop rare Andrew Niccol revient en 2005 avec Lord Of War, chronique d'un marchand d'arme. Un film qui appuie le talent de scénariste et de réalisateur de Niccol.
Ce film est une véritable bombe ! On savait que Andrew Niccol était un homme talentueux, aussi bien derrière sa plume (The Truman Show) que derrière la caméra (Bienvenue A Gattaca). Le cinéaste reste ici dans son thème de prédilection qui est de dépeindre des héros qui se mettent hors la loi pour assouvir leur rêves. Il replace donc ce thème chez Youri Orlov, fils d'immigré Ukrainien, qui vie une existence morne dans le dîner miteux de ses parents et qui rêve d'épouser Ava Fontaine, célèbre mannequin. Puis il tombe sur une fusillade et c'est là que nait son salut de devenir quelqu'un de riche et de pouvoir vivre la vie qu'il rêve. Dés les premières secondes, le réalisateur nous présente un VRP avec son cigare et son attaché-case au milieu d'un tapis de douille. Voila une belle présentation, très stéréotype mais marquante d'un type qui demeure avant tout un humain. D'où l'immense tour d'équilibriste que nous offre Andrew Niccol : il montre les activités de Yuri Orlov sans pour autant le lapider. Il montre les causes et les conséquences de ces actes, montre l'état d'esprit de son personnage (magnifique séquence ou l'on voit Orlov errer dans le bidon-ville de Liberia) mais jamais il ne juge, laissant le spectateur le soin de le faire.
On peut y voir alors un salopard si on se tient qu'a son activité, mais son déracinement, les promesses d'une Amérique en pleine guerre froide et l'envie de gagner de l'argent font de cet homme un individu perdu. C'est donc un portrait grisâtre de l'humanité, le marchand d'arme ne faisant que subvenir à un besoin irrémédiable de l'homme : faire la guerre. Surtout que le final, qui fait froid dans le dos, est vraiment une magnifique démonstration de l'utilité d'un tel homme pour les plus grandes puissances de ce monde. Durant prés de 2h, le cinéaste nous fait voyager à travers le monde et l'esprit de Orlov grâce notamment à la voix off. Ci dans certains films, elle devient vite agaçante et sans aucun intérêt, dans Lord Of War, elle se révèle être essentiel dans la compréhension du personnage, couchant ainsi ses sentiments et ses anecdotes à l'intérieur du film. Andrew Niccol évite également de montrer avec trop d'effet les barbaries auxquelles se livrent les clients de Orlov. Parallèlement à cela, sa vie par en couille, avec un frère qui fuit le vie par la consommation de cocaïne. C'est ce qui rend ce film très humain, s'inspirant pour cela de la tragédie grec (très manifeste par la musique de Pinto). Mais ce film brille également par son excellent casting, ou l'on retrouve un Cage impérial, donnant corps et esprit aux obsession de son personnage, Leto est parfait en frère déboussolé, et la délicieuse Bridget Moynahan se révèle surprenante de charisme.
Lord Of War est donc un film exceptionnel, qui renferme tous les ingrédients d'une véritable tragédie et décrivant de façon réaliste la société dans laquelle on vit. Troublant et prenant.