The Lovely Bones
Genre : Drame
Réalisateur : Peter Jackson
Synopsis :
Suzie Salmon est une jeune fille épanouit et qui vient de trouver l'amour d'un copain de classe. Mais ce bonheur, partagé par toute la famille, est gâché par sa disparition. Du ciel, elle entame alors un long combat pour accepter son destin et aider ses parents à faire le deuil et à connaitre l'identité de son assassin.
Avis :
Quatre longue années pour sortir son film. Quatre années ou il s'est battu pour imposer sa vision du film et ses parti pris visuels. Voici donc que sort son dernier bébé, avec beaucoup de retard. Un film qui passe à deux doigt de la perfection.
Même si le film est adapté d'un livre de Alice Sebold, The Lovely Bones est tout de même un film très ambitieux et très orignal. Le film se propose de suivre la petite Suzie qui tente d'aiguiller ses parents vers son assassin tout en les soutenant dans leur processus de deuil. Une connexion ténue (on sait pas parfois ce qui tient du réel ou de l'illusion) rendue possible par un petit manège, symbole de l'innocence perdue de la petite héroïne. Le film prend donc son temps, à la fois pour installer le personnage de Suzie, mais également ceux de sa famille : une grand-mère libertine, une mère protectrice, un père aimant, un frère et une sœur qui s'adore. C'est la famille parfaite et sa change un peu des engueulades que l'on nous ressert à chaque film. Cette famille se trouve donc démantibulé par la disparition de Suzie. C'est à ce moment que Jackson doit convaincre puisque c'est le leitmotive du film : proposer un paradis digne de ce nom. Esthétiquement, même si quelques effets passent moyennement bien, le tout est fort séduisant pour peu que l'on aime les couleurs flashy, genre bonbon anglais. Le coté New-Age est totalement assumé par Jackson qui, pour accompagner ses effluves picturales, engage à la baguette le talentueux Brian Eno. Outre quelques séquences vraiment réussies sur le plan esthétique et narratif (l'excellent parcours imaginaire dans la maison du tueur, ou l'on découvre sa carrière de pédophile), le film livre sa dose de symbolisme (épée de Damoclés en forme de stalactite), tout en évitant le prêchiprêcha religieux de rigueur.
Le film délivre aussi la marchandise niveau frisson. En plus de trouver en Stanley Tucci un acteur de composition d'une finesse et d'une crédibilité effarante dans le malsain, Jackson concocte des scènes très Hitchcockiennes, très intenses (celle dans le champ de maïs, l'assassinat de la petite Suzie), injectant ainsi une dose suffisante d'action et de tension pour faire vivre l'intrigue. Le final, quant à lui, est tout à fait honnête, voir bouleversant, se collant parfaitement à l'idée de "toute puissance divine" véhiculé tout au long du film. Mais si Lovely Bones est excellent sur bien des points, il n'empêche qu'il possède ses petits défauts. Dans un premier temps, Mark Whalberg semble renoué avec le jeu de Phénomènes, à savoir faire le vide. Il est désincarné, et seul quelques séquences plus fortes semblent lui donner un peu plus de matière pour approfondir son jeu. Une faute relativement pardonnable compte tenu de la qualité d'interprétation des autres membres du casting. Dans un second temps, quelques séquences souffrent également d'un découpage un peu hasardeux, que quelques mouvements de camera audacieux ne viennent réparer. Mais la qualité générale des morceaux proposés se suffit à elle même pour combler les dégâts causer par ces fautes de goûts.
Au final, The Lovely Bones un très beau film, touchant lors de son final, et vraiment bien ficelé et interprété. Reste que l'esthétique générale peut freiner l'adhésion, tout comme l'interprétation hasardeuse de Whalberg.