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Cinema By Night
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15 janvier 2010

Midnight Meat Train

The_Midnight_Meat_Train_2

Genre : Horreur

Réalisateur : Ryuhei Kitamura

Synopsis :

Leon Kauffmann est un photographe talentueux mais qui ne parvient pas à percer dans le monde de la photo d'art. Il arpente chaque nuits les rues malfamées, à la recherche de photo chocs. C'est alors qu'il repère un étrange personnage, aux habitudes troublantes. Il décide de le suivre, au risque d'y perdre la vie.

The_Midnight_Meat_Train


Avis :

Clive Barker est un grand auteur que son talent n'a jamais l'opportunité de se développer au cinéma. Avec Midnight Meat Train, un grand nombre d'amateur du bédéiste et de fan de film d'horreur se sont extasiés devant le long métrage, à tel point qu'il a reçu un prix à Gérardmer.

Ryuhei Kitamura, qui adapte la nouvelle de Barker, propose une véritable bombe visuelle. A chaque plan on sent l'influence des romans graphiques de Barker. L'esthétique ultra léchée de Kitamura, ainsi que son don pour embellir les scènes gore, s'associe très bien avec l'univers sombre et fantastique de Barker. Car, si il y a bien une chose à retenir de ce film, ce sont les meurtres, ultra sanglants. C'est foutraque, c'est de la bande-dessinée filmée avec grâce et inventivité, ça sombre dans la démesure la plus totale, tant sur le plan graphique (les yeux qui sortent des orbites) que sur le plan technique (caméra subjective), mais ça passe magnifiquement bien à l'écran. Ajouté à cela des mouvements de caméra vertigineux et un combat final dans une rame de métro, filmé en travelling circulaire, et vous avez de quoi vous envolez au septième ciel niveau gore et sensation forte. De plus, Vinnie Jones, victime du syndrome Robert Patrick (voir Terminator 2), compose un méchant mutique ultra charismatique. Il est robotisé des pieds à la tête, mais son regard froid et ses traits rudes rendent le personnage encore plus monstrueux et impressionnant. Donc, sur le plan de l'horreur pur, Kitamura fait un carton plein.

Malheureusement, l'exercice de style, aussi flamboyant soit il, reste vain. Mise à part la fin, propre à l'univers de Barker (aliénation de l'individu par les forces surnaturelles), ainsi que le thème du voyeurisme, assez bien traité par l'intermédiaire de la profession du héros (photographe), le film est vide et n'approfondit pas assez ses sujets. Les acteurs, Vinnie Jones mise à part, ne sont pas exceptionnellement convaincants. Leslie Bibb joue totalement à coté de ses pompes, composant une compagne godiche, et Bradley Cooper, que l'on à connu plus inspiré dans Very Bad Trip, se contente du minimum syndical. Ne parlons même pas des dialogues, creux et parfois à la limite de la bêtise. Peut-être que cela était intentionnel de la part du réalisateur, de faire de cette adaptation un hommage aux série B d'antan. C'est hautement probable (surtout quand on juge la mise en scène des meurtres), mais cela ne convainc pas vraiment.

Finalement, même si ce Midnight Meat Train est performant visuellement, il lui manque quelque chose pour le faire décoller de son pied d'Herstal d'œuvre culte.

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Commentaires
2
Merci de ton commentaire qui ne manque pas conviction. Je n'ai rien à redire concernant les effets gores : c'est maitrisé, beau, et assure le spectacle avec beaucoup d'inventivité. C'est plus le fond que je suis dubitatif. Mais ce n'est que mon avis.<br /> De Barker, je n'ai vu que Le Maitre des Illusions, sympa mais pas inoubliable (quoi que, comme je m'en souvient, il est pas si oubliable que cela...) et c'est là que j'ai fais des points concernant la vision du monde de l'auteur.
P
C'est pour moi l'une des plus grandes réussites de l'année 2009, gagnant en estime avec le recul. Je l'ai découvert sans a-priori, sans savoir qu'il s'agissait d'une adaptation de Barker dont je venais tout juste de découvrir Hellraiser. Souvent superficiel, voir artificiel, c'est pourtant aussi de là que le film tire son charme ; cet aspect grandiloquent, cet "exercice de style" peut laisser circonspect, le gore cartoonesque inciter à quelques railleries. Mais on a là une atmosphère réjouissante, dantesque à souhait. Et le final a beau évoquer Fulci (un gros blaireau, voir "Frayeurs"), il n'en demeure pas moins, et justement un grand moment, s'inspirant de son meilleur sinon seul bon (parmi ceux que j'ai vu à ce jour) film : "l'au-delà". Imparfait à bien des égards lui aussi -euphémisme-, mais enfin... Midnight réussit à faire original sans dégager le sentiment de prétention qui se ressent de la part du réalisateur italien. <br /> Quand à Barker justement, il a eu l'occasion de se voir consacré au cinéma. Après une de ses nouvelles massacrées à l'écran, il s'est mis à la réalisation. Ca donne Hellraiser. Soit le plus grand film d'épouvante/fantastique/horreur de tous les temps. Aux côtés d'Hellraiser II, bien sur. Oui, c'est un fanatique qui parle. Il faut que tout le monde voit Hellraiser !!!<br /> Barker a également signé "Cabal", avec Cronenberg (!), mais massacré au montage (film maudit, comme Hellraiser IV!!!! ok j'arrête..) ; "Le maître des illusions" ; et on retient notamment "Candyman", autre adaptation d'une de ses nouvelles ; là ou le bat blesse, c'est que je n'ai vu aucun de ceux-ci... Mais j'ai hâte, et Hellraiser le Pacte a lui seul achèvera, je l'espère, de convaincre !
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