L'Attaque Du Métro 123
Genre : Action
Réalisateur : Tony Scott
Synopsis :
Ryder, un criminel tout juste sorti de prison, prend en otage la rame de métro numéro 123. Walter Garber, aiguilleur à New-York, est alors contraint de négocier avec le preneur d'otage.
Avis :
Tony Scott nous avait offert un bien beau film avec Déjà Vu, qui constitue l'une des plus grande reussite du cinéaste. Il revient aujourd'hui avec un remake d'une série B : L'Attaque Du Métro 123.
Dans un premier temps : c'est un film de Tony Scott, ce qui veut dire que on aura le droit à une cargaison de plan épileptique tout au long du film. Cette curieuse manie du cinéaste est désormais passé dans les mœurs cinématographique, ce qui rend la chose beaucoup plus normal pour le cinéphile avertit. Même si on craint le pire avec l'insoutenable générique de début, ou Scott nous balourde ses tics en plein dans la tronche avec des accélérations et des ralentis qui à de quoi faire rendre le diner au plus sanglé des spectateurs, la sauce ralentit une fois l'intrigue mise en marche (mise à part quelques effets de styles ça et là venant nous rappeler lourdement que c'est Tony qui est à la barre). Esthétiquement parlant, le film se laisse donc regarder sans déplaisir. Vient ensuite l'histoire. Comme tout bon blockbuster qui se respecte, elle est assez simple et n'hésite pas à prendre des raccourcis histoire d'accélérer un peu la cadence. Du coup, si on comprend grosso-modo les motivations des deux personnages principaux (Walter Garber saisit malgré lui l'occasion de refaire son image, Ryder veut du fric, du pognon et de l'oseille pour s'en foutre plein les poches), il n'en va pas de même pour la psychologie du preneur d'otage (trop touffue pour être honnête, elle sent fortement l'analyse de bistrot façon Anne Roumanof).
Il faut dire que le criminel en question est loin d'être un modèle d'équilibre psychique. Il est cinglé, cintré, cherchant en vain la protection de dieu et tuant des innocents au moindre hic dans son plan ultra machiavélique. Mais pour une fois dans un film de ce genre, le réalisateur ne tente pas de rendre le criminel pathétique ou gentil : c'est un vrai méchant, un décérébré, un kamikaze, un gros vilains qui n'a pas peur d'utiliser son flingue. Et John Travolta y cabotine comme un malade pour le rendre dingue, et on peut dire que son interprétation porte ces fruits. Face à lui, le pauvre Walter Garber se dégrimoule la barbichette pour sauver les otages sans trop perdre la face. Dans ce rôle, Denzel Washington est égal à lui même : naturel et sympathique. Les autres rôles sont là pour le fun : le gros maire et le négociateur font de la figuration active, et les autres preneurs d'otages sont là pour rendre le tout plus alléchant. A coté de cela, la maitrise de l'espace est parfaite, rendant le film fluide, rythmé par quelques cascades policières inconscientes mais agréables, le tout fermé par un final sympathique qui reste dans les plots du film d'action carré mais efficace.
L'Attaque Du Métro 123 est donc un bon petit film d'action efficace, carré, sans esbroufe, qui se contente de divertir sans autre forme de procès. Mais on attendait mieux après l'excellent Déjà Vu.