Là-Haut
Genre : Animation
Réalisateur : Pete Docter
Synopsis :
Le jour ou Carl Fredricksen est sur le point de perdre sa maison et d'être interné de force dans une maison de retraite, il décide de s'envoler avec elle. Mais Russell, un petit scout, s'est introduit clandestinement dans cette aventure, au grand dam de Carl.
Avis :
Pour l'instant, Pixar a fait un sans faute : de Toy Story à Wall-E en passant par 1001 Pattes, cette filiale de Disney est devenu l'industrie de l'animation la plus compétitive et la plus talentueuse du monde. Mais ce parfait édifice va t-il vaciller avec Là-Haut ?
La réponse ne se fait pas attendre : Pixar ne compte pas se vautrer avec ce film. Son hégémonie et sa renommé est basé sur une règle simple mais d'une imparable efficacité : à chaque rire, une larme. Pete Docter applique à la lettre cette recette de grand mère à Là-Haut, et le résultat s'en ressent : on ne cesse durant tout le film de verser sa larmichette et d'exploser nos zygomatiques. Il faut dire que la mécanique du duo est formidablement bien huilée : un vieux et un jeune qui partent en vadrouille en Amérique du Sud. Carl Fredricksen est attendrissant et son caractère acariâtre est plus d'une fois hilarant, Russell, le petit boy-scout, est mignon et touchant, et également extrêmement drôle dans ses attitudes juvénile. Ce beau duo est accompagné d'un chien parlant, certes un peu bête, mais rigolo, et par Kevin, un magnifique oiseaux qui ne manque pas une occasion pour se moquer de Carl (scène formidable ou Kevin caricature Carl). Mais ces éclats de rire cache bien des larmes, déversées par la mémorable tranche de vie muette de Carl, et par cet âme d'enfant meurtri que cache le vieux au fond de son poussiéreux costard.
Pixar ne lésine pas non plus sur l'action avec trois grosses scènes fluides et brillamment misent en scène : une tempétueuse traversé d'un système orageux, une course poursuite sur une falaise (référence à celle des dinosaures de King Kong) et un final en plein air sur un dirigeable. Ces trois séquence ajoute du rythme et de l'energie au film. Là-Haut gagne également en intensité par la délicieuse composition de Michael Giacchino, composant une musique tour à tour poignante et rythmée, soulevant plus d'une fois le cœur du spectateur par un thème élégiaque. Enfin, on ne peut que saluer la qualité irréprochable du doublage français, notamment celle du petit Russell par Tom Trouffier, mais aussi celle de Carl, qui trouve une voix de choix en la personne de Charles Aznavour, d'une étonnante justesse. Enfin, graphiquement, le film ne souffre d'aucun défaut, affichant une immense colorimétrie, donnant ainsi beaucoup d'ampleur à la flore de la jungle, ainsi qu'un réalisme et une profondeur de champ assez exceptionnelle.
Pixar et Pete Docter signe donc avec Là-Haut un film d'animation éblouissant, confirmant la respectabilité d'une entreprise artistique honnête et qui à tout compris à l'animation. Il n'y à plus qu'à attendre Toy Story 3 l'été prochain.