Heat
Genre : Polar
Réalisateur : Michael Mann
Synopsis :
A la tête d'une bande formée d'amis de longue date et d'une nouvelle recrue, Waingro, Neil McCauley attaque un fourgon blindé pour s'emparer d'une somme importante en obligations. Cependant, Waingro perd son sang-froid et abat les trois convoyeurs. Neil décide de l'éliminer, mais il parvient à s'échapper. Pendant ce temps, le lieutenant Vincent Hanna mène l'enquête. Commence alors un bras de fer entre le flic et le bandit.
Avis :
Quatre ans après sa balade au pays des Mohicans, Michael Mann revient dans un genre qui l'a vu naitre : le thriller. Son nouveau bébé s'appelle Heat, et va devenir un monument du polar urbain.
Mann fait ici preuve d'une rare énergie dans le domaine. Ne cherchant pas à rivaliser avec les films de mafia à la Scorsese ou De Palma, le cinéaste imprègne son film d'une touche personnelle, d'une mise en scène propre à son style. Un touche qui se remarque à plusieurs niveau. D'abord, dans son façon de filmer : il filme ses acteurs de très prés, créant un pont émotionnelle entre nous et les sentiments de personnages, et fait ses premiers pas avec la technique caméra à l'épaule, afin de renforcer le réalisme du film. Ensuite, le travail sur l'éclairage. Toujours avec l'aide de son directeur de la photographie, Dante Spinotti, Mann rend Los Angeles vivant, enflammé par ces constellation de lumières qui surligne les artères principales de cette ville tentaculaire et gangréné par le vice et la corruption. Enfin, cette harmonie toujours justifié entre la bande sonore et le film. Entre la composition très rock de Elliot Goldenthal, les inspirations lyrique de Lisa Gerrard et le magnifique morceaux électro de Moby, Mann trouve toujours le ton juste pour accompagner ces séquences, n'hésitant pas, parfois, à créer de longues plages musicales enivrantes.
Le scénario est magnifiquement complexe, accordant du temps à chaque protagonistes du film, que se soit les deux mastodontes du cinéma international (Excellents Al Pacino et Robert DeNiro, aux relations aussi complexes que révélatrice de leur réel respect mutuelle), ou les femmes et les coéquipiers gravitant autour de ces deux personnages. Leurs psychologies est parfaitement dépeinte, évitant à la fois le manichéisme bon/méchant (intelligent parallèle entre la bande à Hanna et la bande à McCullen), sans toutefois gommer ce qui fait d'eux des hors la loi ou des agent des forces de l'ordre. Mann impressionne également par la maitrise parfaite de ses fusillades, dantesques (celle en pleine rue de Los Angeles est devenu aujourd'hui une séquence culte) ou tendues (le final à l'aéroport), et par la fluidité avec laquelle il mélange les petites histoires avec la grande, l'action et le drame, la passion et la raison.
Heat est donc un incontournable du polar urbain, un thriller nerveux et passionné, qui magnifie autant les personnages que ces scènes d'action.